Selon Alex Lazarow, la différence entre les deux sera déterminante pour l'innovation de la prochaine décennie.

Derrière elle, il n’y aura pas que des acheteurs de vieilles sociétés de logiciels, mais aussi des créateurs, des entrepreneurs et des chefs d’entreprises qui bâtiront des secteurs d’activité.

Natif de Winnipeg, M. Lazarow a déjà travaillé dans une banque et servi de consultant auprès de McKinsey. Depuis, il s’est installé à Silicon Valley et travaille avec Cathay Innovation pour investir dans des sociétés technologiques aux quatre coins du monde. Son nouveau livre, Out Innovate, repose sur plus de 200 entrevues avec des fondateurs, des investisseurs et des créateurs d’écosystèmes et porte sur les bouleversements qui touchent le secteur de l’innovation.

M. Lazarow croit que l’époque de perturbations de Silicon Valley laissera sa place à une période plus constructive. Espérons qu’un nombre croissant d’innovateurs mobilisent leurs forces pour régler des problèmes cruciaux pour l’humain, tels que l’approvisionnement alimentaire, les soins de santé et la viabilité environnementale. Les puissances technologiques comme le Canada devraient réussir. À l’échelle mondiale, Toronto, Montréal et Vancouver se classent parmi les 30 premiers écosystèmes technologiques, mais la concurrence s’intensifie. Aujourd’hui, il existe plus de 480 pôles de sociétés technologiques en démarrage, qui abritent 1,3 million d’entreprises du genre.

Aussi, il croit que Minneapolis a ce qu’il faut pour devenir un centre d’excellence consacré aux soins de santé, que Londres peut se développer comme pôle des technologies financières et que Detroit pourrait redevenir le « Motown »… de l’innovation. Dans chacun des cas, les créateurs de grappes devront faire appel à des sociétés d’envergure (qu’il qualifie de « grands frères »), qui favoriseront l’approvisionnement local et trouveront des chercheurs talentueux dans les universités de la région.

Selon M. Lazarow, les centres qui ont le mieux réussi sont ceux qui, depuis leurs débuts, sont tournés vers le monde. C’est particulièrement le cas de Singapour et de Dubaï, où les entrepreneurs regardent tous dans la même direction : vers l’étranger.

« Je dis aux fondateurs : si vous allez consacrer la prochaine décennie de votre vie à régler un seul problème, trouvez-en un dont les retombées seront considérables », affirme M. Lazarow. « Vous pourriez aussi transformer les gros défis en occasions. Je pense que c’est ce qui va nous donner l’occasion de soutenir et de promouvoir cette prochaine génération de créateurs. »

M. Lazarow a dressé une liste de cinq points essentiels sur l’innovation dans les années 2020 :

1. Elle est plus répartie que jamais.

Auparavant concentrée à quelques endroits, l’innovation a désormais sa place presque partout. Comme il existe plus de 480 pôles de sociétés technologiques en démarrage, la prochaine entreprise milliardaire pourrait provenir de n’importe où.

2. Les idées sont mondiales.

Finie l’époque où seuls les pays riches pouvaient tirer profit des bonnes idées. Cela signifie qu’il y aura davantage de concurrence, mais aussi plus d’occasions. Pour le Canada, dont la densité de consommateurs et d’entreprises est insuffisante, l’occasion est parfaite de relever d’importants défis à l’échelle mondiale et de ne pas craindre de considérer le monde entier comme marché potentiel.

3. L’embauche de personnel diffère de la constitution d’une équipe.

Les entreprises en démarrage doivent réfléchir avec créativité à la façon d’assurer la fidélisation et le perfectionnement de leurs employés, au lieu de considérer que la rotation du personnel fait partie de leur modèle d’affaires. Lorsque les ressources humaines locales ne sont pas suffisantes, ils doivent réfléchir de façon plus large à l’embauche du personnel et à la répartition des équipes.

4. La devise de Silicon Valley, « faire avancer les choses et faire tomber les barrières », ne s’applique pas forcément à d’autres secteurs.

Les entreprises en démarrage doivent être plus conscientes de la gestion de risques, surtout dans des secteurs comme les soins de santé et les services financiers. Tout risque qui représente une menace pour le client doit être atténué rigoureusement.

5. Un vent de fraîcheur s’impose pour le capital-risque.

Le modèle original de capital-risque a été inspiré par les bailleurs de fonds de l’industrie américaine de la pêche à la baleine du 19e siècle. Ce modèle a bien fonctionné pendant longtemps. Cependant, les flux de capitaux mondiaux ont changé au cours des 25 dernières années et les entrepreneurs et investisseurs canadiens doivent changer aussi. Ce qui signifie qu’il faut trouver de nouvelles façons d’attirer du capital-risque et d’investir du capital-risque canadien à l’étranger.

 

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