Semaine du 22 avril 2024

La forte croissance de l’économie américaine s’est poursuivie au début de l’année

Jeudi prochain, la première estimation du produit intérieur brut des États-Unis du premier trimestre devrait dénoter une nouvelle augmentation importante, prolongeant ainsi une longue période de croissance supérieure de l’économie américaine par rapport aux autres économies avancées.

Nous nous attendons à ce que la production des États-Unis ait augmenté de 2,3 % en rythme annualisé par rapport au quatrième trimestre de l’an dernier, grâce à la hausse des dépenses de consommation et à une petite augmentation des investissements résidentiels. Cependant, tous les secteurs de l’économie n’ont pas été aussi performants. Au premier trimestre, la production manufacturière a reculé pour un troisième trimestre consécutif. De plus, un repli de la construction non domiciliaire mettra probablement fin à une série de cinq importantes augmentations trimestrielles consécutives des investissements en structures. Toutefois, les consommateurs américains continuent de résister aux effets de la hausse des taux d’intérêt, car ils conservent des prêts hypothécaires à très long terme et dépensent les économies accumulées pendant la pandémie. Les ventes au détail de base (excluant les automobiles et les stations-service) se sont légèrement contractées en janvier, mais ont rebondi en février et augmenté de près de 1 % en mars.

La vigueur de l’économie américaine ne préoccupe pas autant la Réserve fédérale américaine que la réapparition de tensions inflationnistes. L’accélération de la croissance des prix, qui avait fortement diminué en 2023, ainsi que la résilience des dépenses de consommation ont relancé la probabilité que l’économie doive ralentir de façon plus significative pour que les tensions inflationnistes soient de nouveau complètement maîtrisées. Lors d’un forum tenu à Washington mardi, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a souligné l’absence de nouveaux progrès en matière d’inflation cette année, et indiqué qu’il convenait de laisser à la politique monétaire restrictive le temps de faire effet. Nous avons déjà revu à la baisse nos prévisions de réduction des taux de la Réserve fédérale cette année et nous prévoyons maintenant une diminution des taux de 25 points de base en décembre. Cette baisse représente également moins que les réductions de 75 pb attendues cette année par la médiane des décideurs du FOMC en mars. Nous continuons de prévoir que l’économie américaine commencera à perdre son élan actuel au cours du second semestre de 2024. Toutefois, chaque nouvelle hausse-surprise concernant la croissance économique et les marchés du travail rend moins probable que l’inflation reprenne une tendance à la baisse et augmente le risque que les taux d’intérêt doivent rester plus élevés plus longtemps.

Données à surveiller pour la semaine à venir :

  • L’indicateur préliminaire de Statistique Canada a révélé que les ventes au détail ont augmenté de 0,1 % en février, principalement en raison de la hausse des prix de l’essence. La hausse des ventes unitaires d’automobiles (7 % en données désaisonnalisées) laisse entrevoir un risque de hausse de l’estimation initiale de février, mais les ventes au détail de base (excluant les stations-service et les véhicules) resteraient en baisse au mois de février. Les premières indications pour le mois de mars sont peu encourageantes : les ventes d’automobiles ont perdu la majeure partie de la hausse enregistrée en février. Notre suivi des opérations sur carte indique également un recul généralisé des dépenses en mars.
  • Nous prévoyons que la consommation personnelle aux États-Unis s’accroîtra de 0,7 % en mars, compte tenu d’une solide augmentation des ventes au détail. Le revenu personnel a probablement progressé de 0,6 % en écho à une hausse des salaires horaires en mars (0,3 %) et de 303 000 emplois.
  • Les données du mois de février de l’Enquête sur la rémunération auprès des entreprises seront surveillées de près pour déceler d’autres signes de ralentissement sur le marché du travail canadien. Les données relatives à la croissance des salaires seront surveillées de près, car elles sont inférieures aux données de l’Enquête sur la population active, qui sont plus opportunes, mais elles correspondent davantage à la baisse des offres d’emploi au vu du ralentissement de la demande d’embauche.

Le présent rapport a été rédigé par Nathan Janzen, économiste en chef adjoint, et Claire Fan, économiste.

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