• Les peuples autochtones représentent 5 % de la population canadienne et 2,5 % du PIB avant la pandémie
  • Toutefois, sur le marché du travail, la population autochtone du Canada se trouve dans une situation largement défavorable par rapport aux Canadiens non autochtones, avec des taux de participation plus bas, des taux de chômage plus élevés et un écart de salaire horaire de 8 % (chez les adultes âgés de 25 à 54 ans).
  • Les lacunes importantes en matière d’infrastructure (qui se chiffrent à 350 milliards de dollars, selon l’Assemblée des Premières Nations) sont l’une des composantes du problème. Les Autochtones sont beaucoup plus susceptibles d’avoir des logements inadéquats, et la majorité des personnes vivant dans les réserves ont un accès limité à l’Internet haute vitesse.
  • Conclusion : combler les lacunes dans les infrastructures autochtones pourrait stimuler de 17 % la production autochtone annuelle, ce qui augmenterait à la fois les niveaux d’emploi et les salaires gagnés. Les avantages potentiels vont au-delà de la population autochtone. Une telle mise à niveau ajouterait près d’un demi-pourcentage à la capacité de production totale de l’économie canadienne.

L’écart d’emploi entre les Autochtones et les non-Autochtones s’avère tenace

Taux de chômage, %, population en âge de travailler ; hors réserves

Sources : Statistique Canada, Services économiques RBC

Les populations autochtones du Canada font face à d’énormes lacunes en matière d’infrastructure

Il est bien connu que le Canada a le niveau de scolarité le plus élevé au monde, avec la deuxième plus grande proportion d’adultes âgés de 25 à 34 ans ayant fait des études supérieures dans l’OCDE. Néanmoins, malgré sa place parmi les pays les plus riches du monde, le Canada n’a pas fait grand-chose pour combler les lacunes grandissantes dans les infrastructures autochtones, et cela affecte la situation économique de 5 % de la population canadienne. Les populations autochtones du Canada sont plus susceptibles de vivre dans des régions éloignées. En raison des coûts élevés des produits essentiels, des difficultés logistiques et des infrastructures insuffisantes, les peuples autochtones ont un accès limité aux matériaux de construction. Ainsi, une personne autochtone sur six vit dans un logement ayant besoin de réparations immédiates. Les peuples autochtones sont deux fois plus à risque de vivre entassés dans des logements que d’autres groupes de canadiens. De plus, la majorité de la population autochtone vivant dans les réserves n’a pas accès à Internet haute vitesse. Ces lacunes en matière d’infrastructure limitent l’accès des Autochtones à l’enseignement supérieur et aux occasions économiques. L’Assemblée des Premières Nations estime que le Canada doit dépenser 350 milliards de dollars pour combler l’écart d’ici 2030.

Les écarts de revenus des Autochtones sont plus importants pour les personnes n’ayant pas suivi d’études supérieures

Revenu d’emploi médian de 2021, personnes âgées de 25 à 54 ans ayant travaillé à temps plein, année complète

Sources : Statistique Canada, Services économiques RBC

Les importantes lacunes en matière d’infrastructure entraînent une détérioration de la situation des Autochtones sur le marché du travail

La population autochtone du Canada est plus jeune, travaille plus d’heures et œuvre dans des secteurs plus productifs, en comparaison avec la population non autochtone. Malgré tout, un écart salarial pernicieux persiste. En 2022, les employés autochtones en âge de travailler gagnaient 92 cents en salaire horaire moyen pour chaque dollar gagné par les employés non autochtones. Qu’est-ce qui explique cet écart salarial ? Le niveau de scolarité est l’un des facteurs. De fait, l’écart salarial est plus prononcé pour les personnes ayant un niveau de scolarité plus faible. En 2021, le revenu médian des Autochtones sans diplôme d’enseignement secondaire était inférieur de 8 % à celui de la population non autochtone. Dans le cas des personnes qui ont au moins un baccalauréat, l’écart se rétrécit à 1 %. Cette situation est problématique, d’autant plus que les Autochtones ont encore trois fois moins de chances d’étudier à l’université et trois fois plus de chances de ne pas suivre un enseignement formel, par rapport à la population non autochtone.

Une convergence vers le taux d’emploi des non-Autochtones pourrait augmenter de 17 % la production autochtone

L’amélioration du niveau de scolarité dans la population autochtone du Canada devrait aussi améliorer les écarts de participation et de chômage. Bien que les peuples autochtones représentent 5 % de la population, l’économie autochtone occupe une part de 2,5 % dans la production canadienne d’avant la pandémie. Il subsiste un écart de près de six points de pourcentage entre le taux de participation des Autochtones et celui des non-Autochtones en âge de travailler (de 25 à 54 ans). En outre, les Autochtones ont traditionnellement un taux de chômage plus élevé et particulièrement tenace. Les Autochtones vivant dans des régions éloignées ont beaucoup plus de risques d’être au chômage. Plus de 17 % de la population autochtone en âge de travailler n’a pas participé à la population active en 2022, comparativement à 11 % de la population non autochtone. Le Canada vieillit rapidement, et bien que seulement un quart de la population ait moins de 24 ans, 40 % de la population autochtone appartient à ce groupe plus jeune. À présent que la population canadienne vieillit et que les pénuries de main-d’œuvre s’intensifient, la mise en place d’une infrastructure adéquate aiderait les jeunes Autochtones à tirer parti de ces tendances démographiques. Si les taux d’emploi et de participation des Autochtones convergeaient vers ceux des non-Autochtones, cela augmenterait la production autochtone de 17 % (avec une amélioration de l’emploi et des salaires) et ajouterait un demi-pourcentage à la production potentielle de l’économie canadienne chaque année.


1Au Canada, le terme peuples autochtones fait référence aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuits.


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