Tendances Immobilières Et Accessibilité À La Propriété - Juin 2021

  • La frénésie qui règne au sein du marché du logement a poussé la mesure d’accessibilité de RBC à son pire niveau en 31 ans : La mesure globale nationale de RBC s’est accrue pour une troisième fois consécutive au premier trimestre de 2021, augmentant de 0,9 point de pourcentage pour atteindre 52,0 %, du jamais vu depuis 1990.
  • Peu de marchés échappent à la détérioration de l’accessibilité : Seuls quelques coins des Prairies et du Nouveau-Brunswick ont résisté à la tendance au dernier trimestre. L’accessibilité s’est particulièrement dégradée en Colombie-Britannique, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.
  • Les Prairies et certaines régions du Canada atlantique demeurent relativement abordables : Les hausses de prix n’exercent pas encore une pression excessive sur les acheteurs dans ces régions. Les coûts de propriété sont devenus un fardeau financier extrêmement lourd à Vancouver, à Toronto et à Victoria, et de plus en plus à Montréal et à Ottawa.
  • La situation pourrait empirer à court terme : Les conditions tendues de l’offre et de la demande maintiennent une énorme pression à la hausse sur le prix des logements. Les prix pourraient ne pas avoir fini de grimper dans la plupart des marchés, y compris les petites villes et les régions rurales, qui ont attiré beaucoup d’acheteurs pendant la pandémie. Dans les grandes villes, les prix des appartements en copropriété, l’option la plus viable pour de nombreux acheteurs, ont eux aussi commencé à monter, ce qui rendra probablement l’accès plus difficile à ce type de logement.


La fièvre immobilière est mauvaise pour l’accessibilité

L’activité au sein du marché du logement canadien s’est intensifiée encore davantage au début de 2021, alors que la frénésie d’achats atteignait des niveaux jamais vus. La guerre des offres d’achat, phénomène auparavant observé uniquement sur les marchés les plus chers, s’est étendue à de nombreuses régions, entraînant ainsi une forte augmentation des prix. La hausse des coûts de propriété qui en a découlé a largement dépassé la croissance des revenus des acheteurs au premier trimestre de 2021. Le ratio coûts de propriété/revenu des ménages, qui constitue la mesure d’accessibilité de RBC, a bondi de 0,9 point de pourcentage au Canada pour s’établir à 52,0 % (lorsque le ratio monte, l’accessibilité se détériore) après une troisième hausse consécutive. Cette escalade a amplement annulé la forte baisse du ratio enregistrée au printemps 2020, durant lequel l’aide financière massive des gouvernements avait renfloué les finances des ménages au début de la pandémie. La mesure globale de RBC a atteint un sommet de 31 ans au premier trimestre, et cette détérioration est uniquement attribuable à la hausse des prix.



Plus de gens veulent une maison unifamiliale, moins de gens peuvent se le permettre

L’explosion de la demande de logements dont la surface habitable est plus grande a continué de faire grimper les prix des maisons unifamiliales et, en fin de compte, les coûts de propriété. La mesure de l’accessibilité aux maisons individuelles calculée par RBC a crû de 1,2 point de pourcentage pour s’établir à 56,8 % au premier trimestre. La situation s’est toutefois un peu améliorée pour les appartements en copropriété, la mesure ayant baissé de 0,6 point pour passer à 38,2 %. Ce repli est attribuable à la diminution des prix des copropriétés dans plusieurs grands marchés.



Les logements sont moins abordables dans la plupart des grands marchés

Étant donné la hausse généralisée des prix dans l’ensemble du pays, l’accessibilité a diminué dans la majorité des marchés au cours de la dernière période. La détérioration a été plus marquée à Vancouver (la mesure de RBC a augmenté de 1,9 point de pourcentage), à Halifax (en hausse de 1,7 point de pourcentage) et à Victoria (en hausse de 1,2 point de pourcentage). Montréal (en hausse de 0,9 point de pourcentage) et Toronto (en hausse de 0,6 point de pourcentage) les suivent de près. La situation s’est améliorée dans quelques marchés des Prairies (surtout à Calgary, Edmonton et Regina) et à Saint John.

L’avantage dont profitaient les petits marchés au chapitre de l’accessibilité s’amoindrit

Un fort afflux d’acheteurs, dont plusieurs en provenance des grandes villes, a fait monter le prix des propriétés en flèche dans les petits marchés de l’Ontario, de la Colombie-Britannique, du Québec et de certaines régions du Canada atlantique. La flambée des prix a réduit l’avantage dont ils jouissaient sur le plan de l’accessibilité par rapport aux grandes villes. Depuis la pandémie, les coûts hypothécaires exprimés en proportion du revenu des ménages ont augmenté à Windsor, à Hamilton, à London et à Niagara plus qu’à Vancouver, à Ottawa, à Montréal ou à Toronto.

Les coûts de propriété sont toujours raisonnables pour les acheteurs moyens dans divers endroits

Malgré une détérioration généralisée au cours des trois derniers trimestres, l’accessibilité demeure conforme aux normes historiques dans de nombreux marchés. C’est le cas dans les provinces des Prairies et dans la plupart des provinces de l’Atlantique (à l’exception de Halifax), où les coûts de propriété demeurent inférieurs à leur moyenne à long terme en proportion du revenu des ménages. La situation est toutefois beaucoup plus difficile dans les marchés les plus chers du pays. Les acheteurs moyens doivent dépenser 74,9 % de leur revenu pour assumer les coûts de propriété d’une maison typique dans la région de Vancouver, 67,7 % dans la région de Toronto et 55,8 % à Victoria. Ces pourcentages s’accroissent également à Montréal (44,6 %) et à Ottawa (42,4 %, où les tensions s’accentuent.

Le déséquilibre persistant du marché laisse croire que la situation pourrait se détériorer davantage

Même si les activités de revente de maisons finiront par descendre de leurs niveaux intenables antérieurs, ce répit ne rééquilibrera pas instantanément une bonne partie des marchés à l’échelle du pays, compte tenu des conditions de l’offre et de la demande extrêmement tendues. Nous nous attendons à ce que les prix continuent d’augmenter à court terme, ce qui réduira encore davantage l’accessibilité à la propriété. Nous prévoyons également que les coûts de propriété des copropriétés augmenteront après avoir diminué durant la majeure partie de la dernière année. Les acheteurs ont récemment manifesté un regain d’intérêt pour les appartements en copropriété, et les stocks diminuent.


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