Atteinte d’un point de bascule

La croissance économique mondiale a continué de ralentir, car l’effet décalé du relèvement énergique des taux d’intérêt par les banques centrales continue de se faire sentir, parallèlement au recul persistant du pouvoir d’achat des ménages attribuable à la hausse antérieure des prix de l’alimentation et de l’énergie.  Les prix des marchandises demeurent élevés, mais ont continué de fléchir.

L’économie américaine fait encore figure d’exception avec une forte croissance du PIB au troisième trimestre de 2023. Toutefois, les ménages sont en train d’épuiser leur épargne et la demande « excédentaire » de main-d’œuvre a disparu, tandis que le taux de chômage devrait commencer à grimper plus fortement sous l’effet d’une nouvelle diminution des offres d’emploi. Nous continuons de prévoir que l’économie américaine ralentira au début de 2024. Le PIB a reculé en Europe et est resté essentiellement inchangé au Royaume-Uni au cours de l’été.

Au Canada, l’économie continue de s’affaiblir alors que les versements sur emprunts augmentent

L’économie canadienne a franchi un point de bascule il y a un certain temps. Une poussée démographique a soutenu les mesures de l’activité économique globale au début de 2023, puisque chaque nouvel arrivant renforce à la fois la capacité de production de l’économie et la demande des consommateurs. Mais en dépit de ces vents favorables, le PIB s’est replié de 1,1 % (taux annualisé) au troisième trimestre, et cela fait maintenant cinq trimestres que la production par personne diminue. Les dépenses de consommation par habitant, après inflation, ont chuté à 1 % sous les niveaux d’avant la pandémie au troisième trimestre.

L’augmentation des versements sur emprunts et la hausse des factures de combustible et d’épicerie ont réduit le pouvoir d’achat des ménages. De plus, les marchés du travail s’essoufflent, car l’emploi ne progresse plus assez rapidement pour absorber une main-d’œuvre disponible en forte croissance. Le taux de chômage a crû de 0,8 point de pourcentage depuis avril, un bond d’une ampleur qui ne s’observe habituellement qu’au début d’un repli économique. Les offres d’emploi, toujours en baisse, affichaient un recul de 30 % sur 12 mois en septembre.

L’épargne des ménages est encore très élevée, ce qui peut servir de filet de sécurité en période de tensions économiques. Toutefois, cette réserve de liquidités n’est pas répartie également entre les cohortes de revenus et il est de plus en plus improbable qu’elle soit dépensée à court terme. Les ménages épargnent généralement plus (et dépensent moins) lorsque les perspectives sont incertaines, et la confiance des consommateurs est tombée en deçà des creux de la récession de 2008-2009 en novembre. Le niveau élevé de l’épargne pourrait aussi découler en partie d’une accumulation de fonds par les ménages qui anticipent une forte hausse de leurs versements hypothécaires, entre autres lors de la vague de refinancements hypothécaires prévue en 2025. Le taux d’épargne des ménages est monté à 5,1 % au troisième trimestre (ce qui demeure bien supérieur au taux de 2,1 % enregistré avant la pandémie en 2019).

Le ralentissement de la demande intérieure devrait s’atténuer lorsque la Banque du Canada abaissera les taux

Les pressions sur les dépenses de consommation devraient persister à court terme, car l’augmentation des versements sur emprunts et la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie minent toujours le pouvoir d’achat. Les entreprises connaissent également un repli. Les investissements des entreprises dans la machinerie et l’équipement ont chuté de 14,4 % au troisième trimestre, ce qui constitue une deuxième baisse d’affilée. Pour la première fois depuis la pandémie, les entreprises suivies par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante ont indiqué que le facteur limitant le plus la production ou les ventes était les préoccupations concernant la demande de leurs produits plutôt que les pénuries de main-d’œuvre. Les marchés du logement ont semblé chancelants, puisque les pressions exercées par la hausse des taux d’intérêt sont contrées par une rapide croissance démographique et une offre limitée de maisons.

Les banques centrales ont accompli leur travail : d’autres hausses sont probablement exclues

Bien que les perspectives économiques à court terme ne soient pas très réjouissantes, la bonne nouvelle est que la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance contribuent à atténuer les tensions inflationnistes. À ce jour, l’incidence des hausses de taux ne se fait pas encore pleinement sentir et un risque de baisse subsiste si le ralentissement des marchés du travail vient à s’accélérer. Jusqu’à présent, les données économiques restent compatibles avec un repli « modéré » par rapport aux normes historiques.

De plus, la diminution de l’ampleur des tensions inflationnistes aux États-Unis et au Canada, conjuguée à la détérioration des données économiques, a accru la probabilité que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque du Canada (BdC) abaissent les taux d’intérêt au cours de l’année à venir. Cela ne se produira pas tout de suite, car les banques centrales veilleront à ne pas proclamer trop tôt leur victoire sur l’inflation. Toutefois, nous prévoyons que la Fed et la BdC réduiront les taux d’intérêt l’an prochain.

Les perspectives économiques s’amélioreront à compter de la seconde moitié de l’année prochaine

Nous prévoyons que l’économie se redressera au cours de la seconde moitié de l’année prochaine, une fois que les banques centrales seront en mesure de commencer à abandonner leur resserrement monétaire. L’incidence de la hausse des taux d’intérêt continuera de se répercuter sur l’économie avec un grand décalage. Vous trouverez ci-dessous de plus amples renseignements quant à l’incidence prévue des renouvellements hypothécaires sur les remboursements de dettes des ménages en 2025.  Ces défis devraient toutefois être gérables, pourvu que les marchés du travail commencent à s’améliorer d’ici là.  Nous prévoyons que la croissance du PIB commencera à remonter au cours de la seconde moitié de 2024 et en 2025.

La vague de renouvellements d’hypothèques de 2025 est importante, mais gérable

Environ 40 % des prêts hypothécaires en cours auront déjà été renouvelés à des taux d’intérêt plus élevés d’ici la fin de 2023.

Cependant, les hausses de taux d’intérêt décrétées en 2022 et 2023 continueront de se faire sentir en 2025 et 2026, alors qu’une vague de contrats hypothécaires de quatre et cinq ans consentis à des taux fixes exceptionnellement bas pendant la pandémie seront renouvelés. Les renouvellements prévus en 2025 visent des prêts d’une valeur totale d’environ 400 milliards de dollars ; il s’agit surtout (environ 275 milliards de dollars) de contrats de quatre et cinq ans qui seront renouvelés à des taux nettement supérieurs.

Malgré tout, l’incidence réelle de ces taux accrus sur les versements hypothécaires sera gérable (représentant environ 4 milliards de dollars, ou à peu près 0,3 % du revenu disponible actuel des ménages), à condition que la Banque du Canada puisse commencer à réduire les taux d’intérêt l’an prochain (comme beaucoup le prévoient) et que le contexte économique s’améliore.

La réduction des taux d’intérêt limitera l’important choc de versement, mais ne l’empêchera pas

Bien qu’un nombre élevé de prêts hypothécaires seront renouvelés en 2025, le choc de versement qui en découlera est plus modeste.

Les marchés sont de plus en plus convaincus que la Banque du Canada devra réduire les taux d’intérêt au cours de l’année à venir. Par conséquent, le taux des obligations d’État à cinq ans a déjà baissé d’un point de pourcentage complet par rapport aux sommets atteints au début de l’automne. De plus, toutes choses étant égales par ailleurs, une baisse des taux des titres d’État engendre une diminution des taux d’intérêt des autres prêts à taux fixe dans l’économie, y compris les hypothèques.

Nos prévisions de taux d’intérêt laissent encore entrevoir que les prêts hypothécaires à taux fixe de quatre et cinq ans seront renouvelés à des taux supérieurs d’environ 2 % à 2,5 % en 2025. Cela se traduit par un choc de versement de 20 % à 25 % pour ces emprunteurs, toutes choses étant égales par ailleurs. Malgré tout, la valeur monétaire totale de ces hausses semble un obstacle « gérable » dans le contexte économique plus large. L’augmentation totale des versements hypothécaires en 2025 s’élèvera à environ 3,5 milliards de dollars, ce qui représente à peu près 0,2 % du revenu total prévu des ménages canadiens en 2025.

Les taux de renouvellement ne dépassent pas sensiblement, voire pas du tout, les niveaux associés aux tests de résistance du BSIF

Le marché hypothécaire canadien est hautement réglementé. Pour être admissibles à un prêt, les emprunteurs doivent pouvoir assumer un taux d’intérêt nettement plus haut que les taux contractuels, pour assurer précisément la résilience à ce type de choc de renouvellement.

Les ménages qui ont emprunté aux taux réduits de 2020 ont tout de même dû respecter des critères bien supérieurs à leurs taux d’emprunt (soit le taux d’emprunt réel majoré de 2 % ou le taux affiché par la Banque du Canada, qui n’a jamais fléchi en deçà de 4,79 % en 2020). En 2025, la plupart des prêts hypothécaires pourraient encore être renouvelés à des taux inférieurs à ceux associés aux tests de résistance si la Banque du Canada réduit les taux d’intérêt comme prévu. …et d’ici 2025, certaines hypothèques seront également renouvelées à des taux plus bas

Essentiellement, tous les renouvellements d’hypothèques pour toutes les durées de contrat depuis le milieu de 2022 ont été effectués à des taux plus élevés. D’ici 2025, toutefois, une vague d’hypothèques de courte durée (un an à trois ans) totalisant environ 70 milliards de dollars seront également renouvelées à des taux d’intérêt plus bas.

L’incidence du renouvellement des prêts hypothécaires à taux variable est difficile à prévoir (lors d’un changement aux taux d’intérêt, la modification des versements sur les hypothèques à taux variable varie selon la banque, et les hypothèques à taux variable peuvent d’habitude être transformées assez facilement en contrats à taux fixe). Toutefois, un grand nombre d’hypothèques à taux variable profiteront également de taux inférieurs lorsque la Banque du Canada réduira les taux.

Le marché du travail et le contexte des prix des logements seront essentiels pour absorber la vague de renouvellements en 2025

Comme la BdC devrait commencer à assouplir la politique monétaire l’an prochain, nous prévoyons que le taux de chômage fléchira en 2025 et que les prix des maisons demeureront élevés. Les revenus du travail augmenteront (parallèlement à une expansion démographique toujours rapide) et les ménages auront accumulé une valeur nette supplémentaire grâce à leur maison. Nous croyons que, dans l’ensemble, le PIB canadien se raffermira tout de même modestement en 2025, alors que le taux de chômage régressera.

Perspectives provinciales

La croissance économique des provinces fortement endettées où la demande est plus faible, soit l’Ontario (+0,2 %), la Colombie-Britannique (+0,3 %) et le Québec (+0,4 %), sera à la traîne de toutes les autres provinces en 2024. Cela dit, même si les provinces des Prairies ne seront pas à l’abri du ralentissement, les perspectives de placement optimistes devraient soutenir la croissance de l’Alberta (+1,7 %), de la Saskatchewan (+1,6 %) et du Manitoba (+1,2 %) et les maintenir en milieu de peloton. Entre-temps, une remontée de la production dans le secteur des ressources naturelles et une reprise partielle de l’investissement dans la construction pourraient suffire à stimuler la croissance du PIB réel à l’Île-du-Prince-Édouard (+2,1 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (+2,0 %) et en Nouvelle-Écosse (+1,2 %) en 2024. Au Nouveau-Brunswick, la faiblesse des perspectives commerciales (+0,9 %) devrait maintenir la croissance à un rythme relativement timide au cours de l’année à venir.

COLOMBIE-BRITANNIQUE – La torpeur des dépenses et des investissements se poursuivra

Nous nous attendons à ce que bon nombre des défis qui ont freiné la croissance économique en Colombie-Britannique cette année continuent d’exercer des pressions sur la province au cours de l’année à venir. Même si on ne peut savoir ce que 2024 nous réserve en matière de catastrophes naturelles, les taux d’intérêt élevés et le recul de l’accessibilité devraient maintenir les dépenses et les investissements en berne un peu plus longtemps. Et compte tenu de la chute des nouveaux projets nets, nous ne prévoyons pas non plus d’amélioration notable au sein du marché du travail morose de la province. La croissance économique globale de la Colombie-Britannique devrait donc rester en queue de peloton en 2024 (+0,3 %).

Comme de nombreux grands projets ont dépassé leur pic, la torpeur des investissements dans la province devrait se poursuivre en 2024. La conclusion du projet Coastal GasLink de 670 km ainsi que l’achèvement du barrage du Site C, de l’expansion du pipeline Trans Mountain et du projet de LNG Canada à Kitimat représentent la fin d’investissements de plus de 80 milliards de dollars.Alors que bon nombre des mégaprojets de la Colombie-Britannique sont terminés ou en voie de l’être, les taux d’intérêt élevés empêchent que d’autres voient le jour. En fait, l’inventaire trimestriel des grands projets de la province a fait état d’une deuxième baisse consécutive des nouveaux projets nets (selon la valeur en dollars) au premier trimestre de 2023.

Non seulement le bassin restreint de projets assombrit les perspectives d’investissement, mais il mine aussi les prévisions de croissance de l’emploi dans la province pour l’année à venir. Le marché du travail de la Colombie-Britannique a en effet connu le ralentissement le plus marqué parmi toutes les provinces cette année. La modeste croissance de l’emploi depuis le début de l’année, qui s’est établie à 1,4 % sur 12 mois, tout comme en Saskatchewan, a été la plus faible de toutes les provinces. De plus, le nombre d’heures travaillées a crû de 1,2 % sur 12 mois, ce qui est moins de la moitié de la moyenne nationale (+3,0 %) au cours de la même période.

Le marché du logement laisse aussi présager une modération continue. Les reventes ont chuté de 21 % depuis le sommet du printemps, soit plus que dans toute autre province. Malgré le ralentissement de la croissance des prix, l’accession à la propriété reste hors de portée de bien des gens en raison des taux d’intérêt élevés. Cette tendance se poursuivra au cours de la première moitié de 2024, selon nous, les familles et les investisseurs attendant que les taux baissent avant de créer ou d’élargir leur portefeuille immobilier.

ALBERTA – Les vents favorables s’estomperont en 2024

Bien que les vents favorables liés aux marchés de marchandises et à la bonne situation démographique s’estompent, l’Alberta devrait rester près du sommet de notre classement des taux de croissance provinciaux en 2024 (+1,7 %). Son avantage relatif sur le plan de l’accessibilité et sa croissance fulgurante continuent d’attirer un nombre record de nouveaux migrants, maintenant une pression à la hausse sur les dépenses globales, les investissements et la croissance de l’emploi. Quoique ces fortes tendances démographiques améliorent le potentiel de croissance globale, une population florissante ne suffira pas à elle seule à protéger l’économie de l’Alberta d’un nouveau ralentissement en 2024.

Les ménages albertains, encore lourdement endettés, commencent à pâtir de la hausse des taux d’intérêt. Malgré la hausse continue des dépenses globales, les ventes au détail par personne ont finalement diminué par rapport à l’an dernier (au T3 2023), confirmant ainsi l’affaiblissement des dépenses de consommation. Même si, grâce à l’essor démographique, la croissance des ventes au détail devrait demeurer robuste par rapport à la moyenne nationale (+4,1 %) en 2024.

De plus, les dépenses de consommation ne sont pas le seul segment de l’économie albertaine où l’on note un repli. L’effervescence du marché du logement a aussi montré des signes d’apaisement. La flambée des prix et les taux élevés ont incité davantage d’acheteurs à patienter au cours des derniers mois, et cette tendance devrait se poursuivre en 2024 selon nous.

Des failles commencent également à apparaître du côté des entreprises. Après une solide reprise du secteur énergétique, les perspectives de l’industrie pétrolière et gazière clé de la province semblent plus tumultueuses. Les tensions géopolitiques et le ralentissement de la demande mondiale accentuent la volatilité sur les marchés de marchandises.

Néanmoins, l’achèvement de l’expansion du pipeline Trans Mountain (TMX) au deuxième semestre de 2024 aidera à l’acheminement du pétrole canadien sur le marché. Cette évolution devrait favoriser de nouveaux partenariats d’exportation et réduire l’écart de prix entre le pétrole West Texas Intermediate (WTI) et le pétrole Western Canadian Select (WCS) produit au Canada. Une fois opérationnel, le projet d’expansion devrait selon nous ramener un certain calme sur les marchés pétroliers canadiens à moyen terme.

La construction du premier complexe pétrochimique carboneutre de l’Alberta devrait également débuter en 2024. On estime que cet investissement de 8,9 milliards de dollars à Fort Saskatchewan créera environ 6 000 emplois durant la phase de construction, soit au moins jusqu’en 2029. En plus de stimuler les investissements, le projet Path2Zero de Dow renforce les perspectives d’emploi à moyen et à long terme dans la province.

SASKATCHEWAN – Prête pour le rebond de 2024

Après une année difficile pour la production agricole et l’exportation d’engrais, de meilleures perspectives de croissance économique se dessinent pour la province. En effet, la Saskatchewan pourrait évoluer à contre-courant de la tendance baissière en 2024, car les perspectives pour la potasse s’y améliorent, et les conditions météorologiques plus clémentes sont avantageuses pour la saison de croissance. Ces vents favorables ont fait grimper la croissance économique à 1,6 % en 2024, ce qui est bien au-dessus de la moyenne canadienne.

Les conflits sur la scène mondiale ont accru la volatilité sur les marchés des matières premières au cours de la dernière année. De fait, les exportations de potasse ont diminué au Canada après la reprise de celles de la Russie et de la Biélorussie. De plus, les grèves dans les ports en Colombie-Britannique ont aussi considérablement entravé la capacité d’exportation et ont contribué à la baisse générale de la production de potasse des derniers trimestres.

Par ailleurs, la production d’autres minéraux et les exportations de pétrole et de gaz n’ont pas été beaucoup plus fortes en raison du ralentissement de la demande mondiale. Toutefois, en dépit du marasme qui a plombé le secteur des ressources naturelles en 2023, nous anticipons une lente remontée en 2024. Les baisses de taux d’intérêt qui auront lieu plus tard au cours de l’année devraient stimuler la demande pour les principales marchandises, et les marchés devraient se rééquilibrer à mesure que les anticipations inflationnistes se stabiliseront.

Les perspectives favorables ont incité BHP à investir 6,4 milliards de dollars supplémentaires pour la deuxième phase du projet de mine de potasse Jansen. La première phase étant déjà au plus fort de la construction, le développement de la plus grande mine de potasse au monde augure bien pour l’emploi et les perspectives de placement de la province. L’afflux continu d’investissements et le rebond des prix des engrais devraient permettre à la Saskatchewan de surpasser la plupart des autres provinces en 2024.

MANITOBA – Sur la voie du ralentissement

La sécheresse de l’été dernier au Manitoba s’est révélée moins préjudiciable au secteur agricole de la province que nous ne l’avions prévu. L’importante révision à la hausse des estimations de la production agricole par Statistique Canada nous a incités à rehausser nos prévisions de PIB réel à 1,7 % pour 2023, ce qui représente une augmentation de 0,3 point de pourcentage par rapport à nos prévisions de septembre. Il s’agit néanmoins d’une diminution marquée par rapport aux 3,3 % enregistrés en 2022. Aussi, nous prévoyons que la tendance baissière se poursuivra en 2024. Comme les entreprises et les consommateurs continuent d’exercer un contrôle étroit de leurs dépenses en raison des coûts élevés, la croissance du PIB réel devrait diminuer davantage pour atteindre 1,2 %.

Au cours de l’année à venir, la diversité économique du Manitoba sera un atout précieux pour cette province qui évolue dans un contexte économique nord-américain morose. Nous constatons un renforcement de la production agricole et une remontée des services publics qui compensent largement la faiblesse de l’activité de construction et le ralentissement des exportations manufacturières.

Les perspectives les plus encourageantes pour les services publics reposent en grande partie sur la remontée de l’eau dans les réservoirs, dont les niveaux anormalement bas en 2023 ont miné la production hydroélectrique. De plus, la transition énergétique en cours et l’accroissement de la population continuent d’attirer des investissements dans le secteur des services publics au Manitoba, qui se concrétisent notamment par l’ajout de huit nouvelles turbines hydroélectriques à la centrale de Pointe-du-Bois et par la création d’un nouveau réseau de distribution dans la région de Portage la Prairie. La phase de construction de ces projets devrait commencer en 2024 et en 2025, ce qui est de bon augure pour les perspectives de placement et d’emploi à court et à moyen terme.

Cela dit, l’important secteur manufacturier de la province ne devrait pas connaître une telle amélioration en 2024. Comme la demande intérieure et celle des principaux partenaires commerciaux diminuent, nous constatons un recul des livraisons manufacturières par rapport aux sommets enregistrés plus tôt en 2023.

ONTARIO – Perte de vitesse

Même si la croissance du PIB réel de l’Ontario s’établira sans doute près de la moyenne canadienne cette année, une décélération marquée devrait la faire glisser en queue de peloton en 2024. Non seulement les taux d’intérêt élevés continueront de freiner les dépenses et l’activité sur le marché du logement l’an prochain, mais la croissance moindre aux États-Unis devrait aussi assombrir les perspectives du secteur manufacturier. Des investissements records dans des usines de batteries pour VE contrebalanceront en partie la tendance à la baisse, mais les développements industriels dans le sud-ouest de l’Ontario ne suffiront pas à neutraliser complètement le repli généralisé. Nous prévoyons donc une croissance de seulement 0,2 % pour le PIB réel de l’Ontario en 2024.

Grâce à des milliards de dollars d’investissements, le secteur de l’automobile de l’Ontario devrait générer d’importantes retombées économiques pour la province. La construction par Stellantis d’une usine de batteries à Windsor, au coût de 5 milliards de dollars, va déjà bon train, et les travaux de préparation pour la nouvelle usine d’éléments de batterie de Volkswagen à St. Thomas, d’une valeur de 7 milliards de dollars, continuent de s’accélérer. De plus, après avoir conclu une entente avec les gouvernements du Canada et de l’Ontario cette année, Umicore a lancé son projet d’usine de matériaux pour batteries de 2,1 milliards de dollars dans Loyalist, dont la construction devrait culminer en 2024.

Même si les investissements dans ce segment pourraient offrir une certaine protection, le reste du secteur manufacturier de l’Ontario connaîtra un parcours plus cahoteux. Comme les taux élevés obligent davantage de Canadiens à adapter leur consommation, le secteur manufacturier clé de l’Ontario ne devrait pas afficher la même vigueur qu’en 2023. En fait, les livraisons manufacturières font du surplace depuis juin. Et comme les États-Unis se dirigent vers une récession en 2024, nous prévoyons que les exportations manufacturières de l’Ontario connaîtront un recul plus important au cours des prochains mois.

Les perspectives de la province pour 2024 ne semblent pas beaucoup plus solides du côté résidentiel non plus. Après avoir été frappé de plein fouet cette année, le marché du logement devrait rester relativement faible en 2024 en raison des taux élevés. Bien que les acheteurs impatients pourraient se satisfaire de baisses de taux même très modestes, le taux de rendement minimal pourrait rester hors de portée des investisseurs. La construction résidentielle devrait donc au mieux rester stationnaire au cours de l’année à venir.

Québec – Plus de temps nécessaire pour se rétablir

L’économie du Québec entamera l’année 2024 largement affaiblie. L’année qui vient de s’écouler a été difficile : les feux de forêt massifs, les taux d’intérêt élevés, la forte hausse du coût de la vie et les récentes grèves importantes de la main-d’œuvre ont pesé lourdement sur l’activité économique. En effet, le Québec fait partie des deux provinces qui ont probablement connu une légère récession en 2023 (l’autre étant Terre-Neuve-et-Labrador). Nous nous attendons à ce que l’année 2024 soit légèrement plus clémente. Il faudra sans doute attendre le second semestre de l’année avant que les perspectives ne s’améliorent sensiblement, une fois que les taux d’intérêt auront été abaissés et que les partenaires commerciaux auront redressé leur situation. Nous prévoyons que la croissance annuelle globale restera faible et qu’elle passera de 0,3 % en 2023 à 0,4 % en 2024.

Les dépenses en immobilisations devraient être bénéfiques pour l’économie au cours de l’année à venir. D’importants projets de fabrication de batteries et de leurs composants ont été lancés en 2023 et devraient s’accélérer en 2024. Ils totalisent 11 milliards de dollars et prendront au moins un an à réaliser. Le gouvernement provincial prévoit annoncer d’autres projets d’une valeur de 4 milliards de dollars. L’ensemble de ces investissements permettront à la province de devenir un joueur de calibre mondial dans ce domaine d’ici 2025-2026.

Nous estimons également que la construction résidentielle pourrait se redresser après avoir chuté en 2023. Certains signes montrent que le regain est déjà en cours, les mises en chantier progressant depuis la fin de l’été. Cela dit, les taux d’intérêt élevés et la faiblesse des ventes avant la construction devraient limiter l’ampleur de la reprise.

Il faudra plus de temps pour que d’autres secteurs de l’économie provinciale reprennent de la vigueur. De nombreux ménages étant accablés par la hausse du coût de la vie et de plus en plus inquiets pour leur emploi, les secteurs sensibles à la consommation continueront à éprouver des difficultés. Le marché du travail devrait ralentir : nous prévoyons que le nombre de postes vacants diminuera davantage et que le taux de chômage augmentera à 6,1 %, ce qui freinera la croissance des salaires. Le secteur des exportations du Québec, pour sa part, se heurtera à une baisse de la demande américaine en raison du ralentissement de l’économie des États-Unis au premier semestre de 2024.

NOUVEAU-BRUNSWICK – L’affaiblissement du commerce assombrit les perspectives de croissance

L’économie du Nouveau-Brunswick s’est nettement repliée par rapport au point culminant de la reprise post-pandémie. Le ralentissement de sa croissance a été le plus marqué de toutes les provinces entre 2021 (+5,3 %) et 2022 (+1,1 %). Bien qu’une forte migration interne et un endettement relativement faible soutiennent un secteur des ménages robuste, les difficultés liées à la perte de vitesse de l’économie mondiale se multiplient et freinent les exportations provinciales. Nous prévoyons un léger recul de l’économie du Nouveau-Brunswick, de 1,1 % en 2023 à 0,9 % en 2024, de sorte qu’elle sera la seule province des Maritimes où le ralentissement se poursuivra dans l’année à venir.

Nous estimons que le secteur de la consommation conservera globalement sa vigueur en 2024, mais des défis se profilent du côté des entreprises. Le ralentissement de la construction résidentielle et la diminution de la demande étrangère ont nui à la production de bois d’œuvre et aux exportations manufacturières de la province. Malgré un rebond prévu des mises en chantier au pays, le faible dynamisme de la construction résidentielle aux États-Unis pourrait contrebalancer les gains potentiels du secteur forestier néo-brunswickois.

De plus, même si le ratio d’endettement des ménages du Nouveau-Brunswick est le plus faible au pays, les dépenses de consommation ne suffiront pas à freiner le ralentissement de la province en 2024. Comme les investissements privés sont limités, nous estimons que la croissance économique demeurera plutôt faible au Nouveau-Brunswick.

NOUVELLE-ÉCOSSE – L’augmentation des investissements renforce les perspectives de croissance

De récentes données indiquent que la Nouvelle-Écosse pourrait éprouver plus de difficultés en 2023 qu’on ne le pensait initialement. La détérioration de l’accessibilité a affaibli le marché du logement néo-écossais, ce qui a fait chuter les reventes depuis le début de l’année plus que dans toute autre province (-19 % sur 12 mois). Et bien que les investissements liés à la construction non résidentielle aient été solides en 2023, la faiblesse du secteur résidentiel a freiné l’ensemble des investissements dans la construction. Les livraisons manufacturières ont aussi diminué, car les principaux marchés d’exportation de la province anticipent une récession. Ainsi, nous pensons que la croissance du PIB réel sera un peu plus faible que nos prévisions de septembre. Nous prévoyons qu’à 0,8 %, l’économie de la Nouvelle-Écosse devrait être à la traîne de la moyenne canadienne en 2023 avant de rebondir légèrement en 2024 (+1,2 %).

Aussi, même si la croissance démographique devrait diminuer par rapport aux sommets de 2023, nous prévoyons que l’afflux continu de migrants internationaux et interprovinciaux sera favorable pour la Nouvelle-Écosse au cours de l’année à venir. En plus de soutenir de solides ventes au détail (+3,9 %), l’afflux de personnes en âge de travailler devrait soutenir la croissance de l’emploi (1,2 %) et une remontée solide du marché du logement.

Cela dit, malgré des ratios d’endettement relativement bas, la hausse rapide des prix des maisons et des taux d’intérêt a considérablement détérioré l’accessibilité en Nouvelle-Écosse. Nous entrevoyons un raffermissement progressif de l’appétit des acheteurs après les annonces de baisses des taux d’intérêt, qui auront probablement lieu lors du deuxième semestre de 2024.

Les perspectives d’investissement dans la construction sont aussi positives dans le secteur non résidentiel. La construction du projet de parcs éoliens d’un milliard de dollars d’EverWind devrait commencer à l’automne 2024, ce qui sera favorable à l’augmentation de l’investissement dans la construction non résidentielle. En plus des avantages à court terme pour l’économie de cette province, l’investissement de 1 milliard de dollars vise à créer de nouveaux marchés d’exportation pour l’hydrogène de la Nouvelle-Écosse, ce qui est de bon augure pour les perspectives à long terme de la province.

ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD – Un dynamisme qui gagne en force

L’année 2024 devrait être un peu plus vigoureuse pour l’Île-du-Prince-Édouard. Non seulement la forte croissance démographique et l’apaisement des tensions inflationnistes soutiennent les perspectives prometteuses pour les dépenses des ménages, mais l’accélération de la construction devrait également contribuer à la croissance globale. L’Île-du-Prince-Édouard n’aura pas à se remettre d’une année particulièrement difficile, et elle sera probablement l’une des trois provinces à contre-courant de la tendance baissière en 2024. Nous y prévoyons une croissance du PIB réel à 2,1 %, qui surpassera de nouveau celle de toutes les autres provinces au cours de l’année à venir.

Contrairement à d’autres régions du pays, les vents favorables associés à la démographie n’ont pas encore montré de signes de déclin à l’Île-du-Prince-Édouard. En effet, depuis le début de l’année, la croissance des ventes au détail (+7,1 % sur 12 mois) demeure plus de trois fois supérieure à la moyenne nationale (+2,2 %).

La croissance des dépenses par habitant dans le secteur de détail est même positive. Nous considérons que la vigueur des dépenses de consommation témoigne de la résilience des taux d’intérêt chez les Prince-Édouardiens. Et avec la baisse anticipée des taux d’intérêt au deuxième semestre de 2024, nous estimons que la propension des consommateurs à dépenser continuera de s’accroître. Pour cette raison, nous prévoyons que la croissance des ventes au détail de l’Île-du-Prince-Édouard demeurera largement supérieure à la moyenne canadienne en 2024 (+5,5 %).

Cela dit, le secteur des ménages n’est pas celui qui a freiné la croissance au cours des derniers trimestres. Les faibles niveaux d’activité en construction, principalement attribuables à la sévère pénurie de main-d’œuvre, ont continué de nuire aux investissements dans le secteur. Malgré une forte demande, la variation annuelle des mises en chantier a été l’une des plus faibles au pays (-15 % en cumul annuel). De plus, les mêmes lacunes s’observent du côté non résidentiel dans la province.

Bien que les taux d’intérêt élevés et la fin des projets de reconstruction après le passage de l’ouragan Fiona aient indubitablement contribué à la torpeur des investissements dans la construction au cours des derniers trimestres, plus de 60 % des entreprises de construction ont indiqué (au T3 de 2023) que les obstacles liés à la main-d’œuvre comptent parmi leurs préoccupations majeures des trois prochains mois. À mesure qu’une plus grande part de la population active atteint l’âge de partir à la retraite, les tensions persistantes sur le marché du travail demeureront vraisemblablement un défi pour l’Île-du-Prince-Édouard.

TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR – Une reprise stimulée par le secteur de l’énergie

Parallèlement à la baisse de la production pétrolière dans la province, l’assombrissement des perspectives pour le secteur minier et les investissements dans la construction augmentent les chances que l’économie de Terre-Neuve-et-Labrador se contracte pour une deuxième année consécutive en 2023 (-2,0 %). Toutefois, de meilleures perspectives de croissance se profilent à l’horizon. En novembre 2023, les quatre gisements pétroliers extracôtiers étaient de nouveau en exploitation. Des perspectives plus favorables pour l’important secteur minier de la province sont également prévues au deuxième semestre de 2024, à mesure que la reprise de l’économie mondiale renforcera la demande de marchandises. La vigueur du secteur des ressources naturelles accroît les chances que Terre-Neuve-et-Labrador soit l’une des rares provinces à résister à la tendance à la baisse en 2024, avec un taux de croissance de 2,0 %.

Selon des données récentes, le ralentissement économique à Terre-Neuve-et-Labrador s’est probablement prolongé jusqu’en 2023. Non seulement le ralentissement de la demande mondiale a exercé des pressions à la baisse sur les prix des minerais, mais le mauvais fonctionnement de l’équipement et les interruptions à des fins d’entretien ont considérablement perturbé les activités minières, ce qui a freiné les exportations minières de la province d’environ 13 % en 2023. Par ailleurs, le report de la reprise des activités au gisement pétrolier Terra Nova a sérieusement miné la production pétrolière.Bien que la population de Terre-Neuve-et-Labrador ait dépassé les taux de croissance historiques, elle n’a pas connu un essor aussi marqué que les autres provinces. Ces taux de croissance plus modestes de la population réduisent la pression à la hausse sur la demande globale, ce qui a permis à la faiblesse économique de se manifester plus clairement en 2023.

Cela dit, les perspectives s’améliorent déjà pour la province. Pour la première fois en quatre ans, les quatre navires de production pétrolière extracôtiers ont relancé leur production au dernier trimestre de 2023, ce qui est de bon augure pour l’important secteur énergétique de Terre-Neuve-et-Labrador au cours de l’année à venir. Le gouvernement provincial estime que la réfection de Terra Nova permettra de produire 70 millions de barils de pétrole au cours de la prochaine décennie. Même si un navire ne produit que 3,5 milliards de barils en 2024, une telle hausse favoriserait, selon une estimation prudente, une augmentation de 5 % de la production totale de pétrole, toutes choses égales par ailleurs. De plus, comme le pétrole issu du projet Bay du Nord est attendu en 2025, nous estimons que la vigueur de l’année 2024 devrait se poursuive lors de l’année suivante.

La situation devrait aussi s’améliorer du côté des ménages. L’intensification des activités dans le secteur des ressources naturelles et l’émergence de la production d’hydrogène issu de l’énergie éolienne favoriseront une croissance positive de l’emploi en 2024, ce qui exercera une pression à la baisse sur le taux de chômage de la province. De fait, nous avons déjà constaté une forte baisse du taux de chômage dans la foulée de la relance de ces projets. Étant donné le ratio d’endettement des ménages relativement faible à Terre-Neuve-et-Labrador, une amélioration du marché de l’emploi devrait suffire à stimuler la croissance des ventes au détail en 2024 (+3,7 %).

Tableaux détaillés des prévisions:

Détail des prévisions économiques
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Tableaux des prévisions provinciales
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À propos des auteurs

À titre d’économiste en chef, Craig Wright dirige une équipe d’économistes qui mènent des recherches sur l’économie, les titres à revenu fixe et les devises pour le compte de clients de RBC. M. Wright collabore régulièrement à un certain nombre de publications de RBC, et il est l’un des principaux animateurs des séances d’information que les Services économiques organisent de façon périodique pour communiquer les résultats d’analyses économiques aux clients et aux médias.

Robert Hogue est membre du l’équipe Économique et leadership avisé RBC, se spécialisant dans l’analyse et les prévisions pour le marché de l’habitation canadien et les économies provinciales. Il compte parmi ses publications Tendances immobilières et accessibilité à la propriété, Perspectives provinciales et l’analyse des budgets provinciaux. Dans ses fonctions, il est fréquemment appelé à commenter l’évolution de la conjoncture économique auprès de la direction de RBC, de ses clients et des médias.

Nathan Janzen travaille à RBC depuis 2008, où il s’occupe principalement de la couverture des perspectives macroéconomiques du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université McMaster et d’un baccalauréat en économie de l’Université de Regina.

Claire Fan est économiste à RBC. Elle se concentre sur les tendances macroéconomiques et est chargée d’établir des prévisions relatives au PIB, au marché du travail et à l’inflation pour le Canada et les États-Unis, en fonction des principaux indicateurs.

Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale et fournit des analyses des perspectives macroéconomiques provinciales. Elle est titulaire d’un baccalauréat en économie (avec distinction) de l’Université Western Ontario et d’une maîtrise en sciences de l’Amsterdam School of Economics.

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