La météo s’est gâtée cette semaine à Ottawa, tout comme la politique entourant la carboneutralité. Notre malaise climatique prendrait-il de l’ampleur ? J’ai passé la journée de jeudi à la troisième conférence annuelle de l’Institut climatique du Canada, et on pouvait difficilement ignorer le refroidissement. Le ciel ensoleillé de la dernière décennie est maintenant assombri par la réalité économique, alors que les gouvernements (et les consommateurs) cherchent de plus en plus des solutions économiquement viables pour décarboner la planète. L’époque de l’abondance financière est révolue, ce qui nuit au capital de risque et à tous les innovateurs qui essaient de créer et de développer des technologies énergétiques. Le réservoir budgétaire des gouvernements (et des consommateurs) étant presque à sec, les milliards de dollars espérés pour stimuler l’action climatique risquent d’être amputés. La poigne réglementaire semble également se desserrer, si l’on en juge par la discrète présentation du gouvernement Trudeau au sujet de l’imposition d’un plafond sur les émissions du secteur pétrolier et gazier (maintenant appelé un « cadre ») lors de l’événement. Et puis, il y a toute cette volatilité mondiale – deux guerres brûlantes et une guerre froide – qui ébranle les marchés (et la confiance des investisseurs) partout dans le monde.
On pourrait croire que l’année 2024 n’augure rien de bon pour l’action en faveur du climat. Mais s’il y a de l’espoir, c’est du côté du secteur privé. Cette année, la conférence de l’Institut climatique du Canada était davantage axée sur les affaires. Des aciéristes, des producteurs de pétrole et des constructeurs sont venus présenter leur plan de décarbonation – non seulement pour la planète, mais aussi pour leur propre avantage concurrentiel. Ce fut également l’occasion pour l’administration Biden de lancer un appel : elle a envoyé à Ottawa son meilleur diplomate en matière d’énergie pour promouvoir l’action climatique menée par les entreprises. Geoffrey Pyatt a expliqué comment la loi sur la réduction de l’inflation transforme les systèmes énergétiques des États-Unis (et leur compétitivité), créant ainsi d’importantes opportunités d’affaires et de commerce pour leurs alliés. À cet égard, M. Pyatt voulait connaître la « géographie politique » du Canada et savoir quelle pourrait être notre place dans une stratégie énergétique continentale qui englobe le pétrole, le nucléaire, l’hydrogène et le gaz naturel. Autrement dit, la sécurité climatique relève maintenant de la sécurité énergétique, et les deux sont liées à la sécurité nationale. Les défenseurs du climat n’ont pas adhéré à toutes ses paroles, mais ils ont compris le message. C’est le début d’un temps nouveau.
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