Organisée tous les ans à Houston, CERAWeek est la plus importante conférence mondiale dans le domaine de l’énergie, avec ses 10 000 dirigeants, décideurs politiques, investisseurs, scientifiques et technologues provenant du monde entier. Si vous voulez savoir ce qui est en vogue – ou ne l’est pas – dans le domaine de l’énergie, c’est là qu’il faut aller.

Il y a quelques années, tout le monde n’en avait que pour les réseaux locaux de recharge de véhicules électriques (VE). L’an dernier, les énergies renouvelables et les technologies propres étaient si à la mode que l’administration Biden dépêcha des agents de prêts afin de multiplier les adhésions d’entreprises à sa manne d’incitations touchant l’action climatique. Cette année, le mot clé fut davantage –alors que la question consistait à déterminer comment le monde pouvait produire davantage de tous les types d’énergie, et notamment de gaz naturel et de nucléaire.

Certains ont même confectionné, en plaisantant, la formule « Make Energy Great Again » rendue par l’acronyme MEGA.

Houston est le berceau de tout ce qui touche à l’énergie, qu’il s’agisse de pétrole ou de propergol, et, depuis la dernière décennie, de ces terminaux géants de gaz naturel liquéfié (GNL) qui parsèment le golfe, oserions-nous dire du Mexique et de l’Amérique ? Cependant, malgré l’optimisme des participants à la conférence CERA, notamment lors des interventions de deux des principaux secrétaires du cabinet du président américain Donald Trump, les nuages associés à la tempête que suscitera la production de toute cette énergie étaient perceptibles à l’horizon. Et le plus sombre d’entre eux était celui de la guerre commerciale.

Alors que la conférence s’ouvrait, par un discours enflammé portant sur la domination américaine du secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, les marchés mondiaux commençaient à s’effondrer, les craintes de récession susceptible d’atténuer la demande, notamment de pétrole et de gaz, se multipliant. Si l’Amérique veut parvenir à exercer une position de « domination énergétique », elle devra regagner la confiance des capitaux – et susciter un regain de confiance sur le plan des politiques, qui demeurent aussi imprévisibles que le sont les lourds nuages qui surplombaient Houston.

La conférence CERAWeek a suscité chez moi les questions suivantes :

1. Champ pétrolifère, archipel : un océan d’énergie ou un chapelet d’îles ?

Si le monde a indiscutablement besoin de plus d’énergie, il pourrait se buter à d’énormes difficultés sur le plan de la distribution de cette énergie, alors que les pays et les continents s’emploieront à ériger des murs artificiels. Wael Sawan, chef de la direction de la société Shell, a présenté les trois scénarios en matière de sécurité énergétique (en anglais) de l’entreprise pour la décennie à venir : un scénario « horizon », reposant dans une large mesure sur le statu quo ; un scénario de « poussée soudaine », qui intègre une vision maximaliste de la croissance économique et des besoins en matière d’intelligence artificielle (IA) ; et un troisième scénario, baptisé « Archipels », qui est certes le plus inquiétant et celui qui semble être le plus en plus probable. Dans un monde fragmenté en archipels, nous observerons une poussée de la demande, cependant que l’offre sera circonscrite à certaines régions du fait de politiques nationalistes et protectionnistes qui transformeront le marché mondial de l’énergie en un chapelet d’îles. Ce nouveau monde de l’énergie serait plus contraignant et moins performant.

Face à une menace croissante de nationalisme énergétique, de nombreux pays tributaires des importations ne ménagent pas leurs efforts pour trouver des solutions de rechange. Lors d’entretiens privés, des délégués japonais et coréens ont affirmé qu’ils étaient à la recherche de multiples sources d’approvisionnement en gaz naturel, car ils ne sont pas certains de pouvoir compter sur l’Amérique du Nord. Et ils sont également plus enclins à conclure des marchés à plus long terme. Cette ruée amène certaines des grandes sociétés pétrolières à revenir à des marchés pétroliers d’avant poste – comme l’Irak, la Lybie, le Suriname ou le Brésil –, en plus d’accroître leur production de GNL en Asie du Sud et en Afrique.

Peut-être le plus important défi dans un tel monde fractionné est-il celui des capitaux. Les gisements pétroliers mondiaux sont en déclin, parfois à hauteur de 5 % par année, et la grande majorité des capitaux sont voués à leur entretien plutôt qu’à leur expansion. De surcroît, les grandes sociétés pétrolières ne cessent de répéter leur intention de restituer une plus grande partie de ces capitaux aux actionnaires plutôt que d’investir dans la croissance. Comme l’a déclaré un dirigeant, au mantra de la durabilité, soit « les gens et la planète », doit venir s’ajouter le volet de la « rentabilité » pour que les investisseurs choisissent d’investir les milliers de milliards nécessaires.

2. Question : l’IA permettra-t-elle de réparer le système ou en entraînera-t-elle la destruction ?

Signe des temps : dans le titre de 42 séances tenues dans le cadre de la conférence CERAWeek figurait l’expression « centre de données ». Et il fallait multiplier les efforts pour trouver des échanges ne faisant pas référence aux « fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle » – les géants de la technologie, comme les sociétés Google et Amazon, dont les centres de données alimentant l’IA se multiplient à vue d’œil. En quelques années à peine, les centres de données sont devenus un aspect si important des besoins mondiaux en matière d’énergie que leur consommation collective est comparable à celle de l’économie japonaise. L’un des principaux fournisseurs d’énergie de Floride, la société NextEra (en anglais), prévoit une hausse de la demande de 55 % au cours des 20 prochaines années, par rapport à 9 % au cours des 20 dernières années – et l’IA représentera un tiers de cette croissance.

Il n’est donc pas étonnant que le chef de la direction de la société Chevron ait souligné qu’il envoyait des cadres de son entreprise suivre des cours sur l’IA au MIT.

Les fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle étaient omniprésents, organisant d’incontournables barbecues texans et présentant leurs avatars, leurs agents et leurs robots à des groupes d’hommes et de femmes du secteur du pétrole quelque peu perplexes. En fait, les liens entre l’IA et l’énergie sont désormais si étroitement imbriqués que ces deux mondes s’associent pour améliorer l’efficacité énergétique et ce, du puits à la roue. Google affirme que ses puces sont 60 % plus économes en énergie. Les grands fournisseurs d’électricité estiment que les gains d’efficacité découverts grâce à l’IA pourraient permettre de recouvrer 100 GW d’électricité. Cependant, on s’entend généralement pour dire que les deux secteurs auront besoin de beaucoup plus d’électricité produite au gaz pour faire fonctionner ces centres de données. En 2024, les centres de données américains étaient tributaires du gaz à hauteur de 43 % pour combler leurs besoins en électricité, tandis que le nucléaire suppléait à 20 % des besoins et que le charbon, pour sa part, représentait un pourcentage légèrement moins élevé. Si l’espoir fondé envers les énergies renouvelables demeure vif, il est néanmoins marginal, à tel point que plusieurs fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle ont abandonné leurs engagements en matière d’énergie carboneutre pour leurs centres de données.

3. Un nouveau modèle P3 : prix, pipelines et permis ?

Les facteurs déterminants des ambitions énergétiques américaines seront le prix, les pipelines et les permis – qui seront essentiels pour attirer tous ces investissements nécessaires à la croissance. Les fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle pourraient être tenus de payer davantage pour subventionner d’autres secteurs et ménages, ainsi que leurs besoins en matière d’électricité et d’énergie. L’année dernière seulement, les prix de l’électricité aux États-Unis (en anglais) ont grimpé de 20 % alors que la demande mondiale n’a progressé que de 2 %. Un expert des services publics a affirmé qu’un nouveau modèle économique et qu’un nouvel état d’esprit pourraient s’avérer nécessaires pour que puissent coexister ces deux mondes. Les adeptes de la technologie épousent la philosophie du multiple de dix, dont l’approche axée sur la croissance prévoit qu’il est possible d’enchaîner les succès par l’innovation et le développement de la portée. Pour leur part, les services publics retiennent la philosophie du 10 %, soit une mentalité réglementée qui estime qu’un tel rendement est tout ce que la société sera en mesure d’absorber à long terme.

Pour construire les pipelines et aménager les réseaux nécessaires à l’économie de l’IA, il faudra davantage de capital-risque. Cependant, une conjoncture réglementée et sujette aux litiges ne sied pas de manière optimale au capital-risque. Parmi les études de cas présentées, citons celle du pipeline Constitution, qui visait à acheminer du gaz naturel de Pennsylvanie vers le nord-est et les pôles de recherche comme Boston et New York. L’entreprise a fait face à une telle multiplicité de contestations juridiques qu’elle a dû nnuler (en anglais) son projet en 2020. L’administration américaine actuelle cherche aujourd’hui à relancer ce projet.

La réforme du processus de délivrance de permis sera essentielle pour que cette domination énergétique ait la moindre chance de se concrétiser, et, pour ce faire, il faudra pouvoir compter sur une majorité qualifiée au Congrès, ce à quoi s’attendent peu de politiciens dans une capitale américaine déjà profondément divisée. Il y a lieu de s’attendre à ce que les adeptes du forage débridé affrontent les partisans de la multiplication des recours en justice. Mark Christie, président de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC), et expert en droit constitutionnel, a déclaré, lors de la conférence, que la FERC rédige désormais chacune de ses décisions en s’attendant à ce que leur sort soit ultimement tranché devant les tribunaux. Il estime que, de ce fait, moins d’énergie que ce qui s’avère nécessaire pour combler les besoins américains sera produite et qu’il faudra bientôt « faire face à la réalité ».

4. GNL : est-ce le nouveau carburant mondial ?

Le gaz naturel subvient à environ 25 % des besoins mondiaux en matière d’énergie et cette année, il aura occupé 50 % des discussions à l’ordre du jour de la conférence CERAWeek. Dans un monde qui aura besoin de beaucoup plus d’énergie, le consensus qui s’est dégagé à Houston était en faveur d’une plus grande quantité de gaz, notamment sous forme refroidie, liquéfiée et transportée comme GNL. Le chef de la direction de la société ConocoPhillips, Ryan Lance, estime que la demande en matière de GNL pourrait doubler au cours de la prochaine décennie. C’est déjà le cas aux États-Unis, en grande partie du fait d’une profonde révolution technologique dans le secteur du gaz qui a contribué à augmenter massivement la production, tout en réduisant le nombre de plateformes, celui-ci passant de 1 600 à 100.

Les prévisions concernant la croissance du GNL sont impressionnantes. En effet, la société Shell (en anglais) prévoit une hausse de plus de 50 % de la demande mondiale de GNL d’ici 2040, alors que les fabricants chinois et d’autres économies asiatiques accéléreront leur transition du charbon au gaz afin de soutenir leur croissance économique tout en réduisant leurs émissions. À elle seule, l’Inde (en anglais) devra doubler ses importations de GNL pour répondre à la hausse de sa demande d’ici 2030.

Mais l’un des besoins qui ne retient pas suffisamment l’attention tient au financement à des conditions favorables de l’ensemble des infrastructures nécessaires pour assurer le déchargement du GNL des navires et le convertir en gaz. Jusqu’à récemment, les pays occidentaux s’opposaient à ce que les banques multilatérales de développement contribuent au financement de telles infrastructures – puisque cela pouvait aggraver le problème des émissions mondiales. Il se pourrait fort bien que cette question revienne à l’ordre du jour du prochain sommet du G7 qui se tiendra en Alberta.

5. Un printemps nucléaire : mais dans quelle décennie ?

L’énergie nucléaire connaît un essor nouveau, et ce, non seulement en Amérique du Nord. En effet, en Chine (en anglais) devraient être construites cette année des installations permettant de produire 5 GW d’énergie nucléaire. Le Bangladesh et la Türkiye prévoient tous deux procéder à la mise en service de leurs premiers réacteurs en 2025, tandis que l’Égypte devrait rapidement emboîter le pas. Abu Dhabi compte désormais quatre centrales nucléaires et prévoit en construire davantage. Au total, le nucléaire (en anglais) représente environ 10 % du bouquet énergétique mondial. Mais simplement pour maintenir cette proportion, il faudrait tripler la production d’ici 2050, ce qui implique d’ajouter 50 GW de capacité chaque année pendant les 20 prochaines années. Il est utile de se rappeler que la meilleure année jamais enregistrée remonte aux années 80, alors qu’avaient été ajoutés 31 GW de capacité.

De nouveaux modèles s’imposent. Plusieurs conférenciers ont évoqué la nécessité de restreindre l’éventail des technologies nucléaires envisagées afin de contribuer à regrouper la demande à l’égard de ces technologies de même que les compétences et les chaînes d’approvisionnement qui y sont associées. En effet, un trop grand nombre de projets présentent un caractère inédit. Il pourrait également être nécessaire de construire davantage de réacteurs, tant sur les sites existants que sur des sites de centrales au charbon déclassées, afin de tirer parti des infrastructures existantes, de l’eau de refroidissement et du soutien local. De plus, fait essentiel, les gouvernements et les développeurs nucléaires doivent s’engager envers de longs cycles de production, qui peuvent généralement s’étendre sur une période pouvant atteindre les 15 ans. Cette réalité ne sourit généralement pas aux investisseurs, autres que les caisses de retraite et les fonds souverains, ce qui permet de croire que de nouveaux modèles de financement pourraient également être nécessaires.

6. Minéraux critiques : quand prendrons-nous conscience du fait qu’ils sont vraiment critiques ?

Depuis la Seconde Guerre mondiale, on qualifie une série de minéraux d’importance stratégique de « minéraux critiques », alors que le Canada cessa d’expédier du nickel au Japon et que les États-Unis contribuèrent au blocus du Groenland, de crainte que l’occupation nazie du Danemark ne permette à l’Allemagne de s’emparer des minéraux de la région arctique pour les ajouter à son arsenal militaire. Nous voilà de retour à cet état d’esprit axé sur le caractère critique – pour autant qu’il ne soit pas trop tard – et l’approvisionnement énergétique en est tributaire. En effet, tous ces centres de données et ces lignes de transport électrique ont besoin de cuivre, de nickel et de minéraux plus exotiques. Pour répondre aux attentes énergétiques mondiales, nous devrons extraire au cours des 20 prochaines années autant de cuivre que le monde en a extrait au cours des 20 derniers siècles. Malheureusement, la Chine a la mainmise sur la production et la transformation. Voici un fait surprenant : la Chine compte aujourd’hui 60 fonderies tandis que les États-Unis en ont que 2. La majeure partie du cuivre américain est donc expédiée en Chine sous forme de concentré, puis renvoyée sous forme de fils et d’autres produits.

L’Occident a 30 ans de retard sur la Chine et il lui faudra des décennies pour combler ce fossé. Qu’il suffise de penser qu’il faut jusqu’à 20 ans pour découvrir une mine et 10 autres années pour la développer. Il faudra également surmonter la résistance locale face aux mines et aux fonderies. Comme c’est le cas pour l’énergie, de nouveaux modèles de financement s’avéreront nécessaires pour ces projets à long terme. L’administration Trump a proposé la création d’un fonds souverain, tirant parti des loyers perçus sur les vastes étendues de terres et d’océans appartenant au gouvernement fédéral. Elle a également recours à l’Export-Import Bank of the United States, sa principale institution de financement des exportations, pour soutenir des projets de minéraux critiques. Le Canada étudie des options similaires par l’intermédiaire d’Exportation et développement Canada. Si l’Occident devait adopter une mentalité propre aux périodes de conflit armé pour faire face à ce défi, les gouvernements pourraient entreprendre d’allouer la production et de restreindre l’utilisation des matériaux aux besoins stratégiques. La question de savoir si les États-Unis, le Canada et d’autres pays seraient également disposés à accepter des normes en matière d’environnement et de travail plus souples est tout autre.

7. Chaînes d’approvisionnement : pouvons-nous réellement produire ce dont nous avons besoin ?

Les politiques, les projets et même les échéanciers les plus avisés peuvent ne mener à rien s’ils ne sont pas assortis des chaînes d’approvisionnement appropriées. Voilà qui constitue peut-être la principale préoccupation à court terme dans le secteur de l’énergie. Selon un dirigeant du secteur minier, il faut aujourd’hui compter sept ans pour prendre livraison d’équipements de lavage de roche géants. Un cadre du secteur de l’électricité a déclaré attendre la livraison de turbines à gaz, qui sont prévues pour 2030. De plus, le coût de ces équipements a triplé depuis la période précédant la pandémie. Il peut être tout aussi difficile de se procurer des équipements ou des biens de moindre envergure, comme de l’uranium enrichi et du graphite pour les centrales nucléaires. Les gouvernements pourraient être tenus de commencer à répartir la production de ressources, y compris sur le plan de l’approvisionnement en matériaux, des capacités de production et du soutien logistique, pour assurer la résilience des industries critiques.

La main-d’œuvre qualifiée est tout aussi rare, en partie parce que peu de projets gaziers ont été construits au cours des cinq dernières années, notamment du fait de l’essor qu’a connu le secteur de la construction lié au GNL. Un dirigeant du secteur nucléaire a déclaré que, bien qu’il était heureux d’en embaucher, il n’avait pas besoin de plus de titulaires de doctorat, mais plutôt de diplômés de collèges communautaires aptes à réaliser de complexes travaux de soudage et de tuyauterie. Même Larry Fink, le chef de la direction de la société BlackRock, le géant de l’investissement de Wall Street, a axé ses commentaires dans le cadre de la conférence CERA sur la crise croissante du marché de la main-d’œuvre. Son message non équivoque, dont il a également fait part au président Trump, est le suivant : « Nous allons manquer d’électriciens. »

8. Climat : cet enjeu dominera-t-il à nouveau ?

Dès la séance d’ouverture, l’enjeu de l’action climatique s’est retrouvé à l’arrière-scène, pour autant qu’il en ait même été fait mention. Dans son discours d’ouverture, le secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, a donné le ton en affirmant que les émissions étaient fonction de la croissance économique et que le monde souhaitait davantage de croissance. Et de souligner : « Dans la vie, il faut toujours faire des compromis. À tous les égards ! » Cette affirmation n’était pas simplement de pure forme. Le retour en force du gaz naturel est perçu comme ayant pour objectif de faire passer cette ressource du statut de source de transition à une source d’énergie de base. En d’autres termes, le gaz naturel deviendra incontournable, comme en témoignent les récents projets mis de l’avant en Caroline du Nord, pour ajouter 5 GW de production d’électricité alimentée au gaz. Même le charbon fut salué à titre de carburant qui, peut-être, pourrait être nécessaire pour assurer l’essor de l’IA.

La question la plus importante concernant l’action climatique est demeurée sans réponse : le président Trump abolira-t-il la loi sur la réduction de l’inflation ? Plusieurs grands dirigeants du secteur pétrolier et gazier ont plaidé en faveur de la loi phare de Joe Biden, en affirmant avoir élaboré et conclu une foule d’investissements dans le secteur de la décarbonation qui ont contribué à accroître leur efficacité énergétique et leur rentabilité. Vicki Hollub, cheffe de la direction de la société Occidental Petroleum, a plaidé pour le maintien des crédits d’impôt qui contribuent au financement des projets de capture directe dans l’air du carbone atmosphérique de son entreprise, l’une des principales raisons pour lesquelles elle a procédé à l’acquisition de la société Carbon Engineering, de Colombie-Britannique, en 2023. Occidental Petroleum tente également de faire avancer les travaux qu’elle a entrepris dans le domaine de la récupération assistée des hydrocarbures (RAH) du pétrole en captant le carbone atmosphérique, en le liquéfiant et en le réinjectant dans d’anciens réservoirs afin de faire remonter le pétrole à la surface. Plusieurs écologistes voient d’un mauvais œil la RAH, en faisant valoir qu’il s’agit plus ou moins d’un jeu de dupe où du carbone est échangé contre du carbone. Cependant, le retour à l’avant-plan de ces techniques, du moins pour certains, à titre de stratégie de neutralité carbone, témoigne de l’ampleur des changements intervenus en un an.

John Stackhouse est premier vice-président, Bureau du chef de la direction, RBC, et chef, Leadership avisé RBC.

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