Une montagne de coquilles d'escargots, un homme nu, une somme de 400 000 $ en billets cachée sous les lattes d'un plancher : telles sont quelques-unes des situations peu banales auxquelles a été confronté Brian Scudamore, fondateur de l'entreprise de collecte d'objets divers 1-800-GOT-JUNK.
Ayant été entrepreneur toute sa vie, M. Scudamore connaît les exigences de la réussite en affaires – et comprend l’importance de l’échec pour apprendre à bien faire les choses.
Aujourd’hui, 1-800-GOT-JUNK génère annuellement 370 millions de dollars et compte quelque 250 franchises à l’échelle mondiale.
« Nous ne serions pas où nous sommes si nous n’avions pas connu des échecs, a dit M. Scudamore. Nous n’aurions jamais pu atteindre le niveau où nous sommes aujourd’hui si nous n’étions pas restés assez courageux pour faire des erreurs et en tirer ensuite les leçons. »
Une erreur à ses débuts ? « J’ai réalisé que j’étais un très mauvais leader. »
Lors de notre séance mensuelle de la série Les innovateurs RBC, qui traite d’innovation et de technologie, M. Scudamore a parlé de son « ouverture à l’échec » et des leçons de leadership qu’il a apprises dans sa carrière.
Voici quelques-uns des conseils qu’il a donnés :
1.Posez des questions
Lorsque M. Scudamore a voulu établir un réseau de franchises, il a d’abord consulté douze personnes. Chacune de celles-ci lui a déconseillé de prendre cette voie, déclarant que la collecte d’objets dont les gens ne veulent plus ne se prêtait pas au franchisage. M. Scudamore a posé des questions, repensé son projet, puis modifié légèrement le concept afin qu’il soit viable à l’échelle nationale. Un entrepreneur doit avoir l’audace de se lever et de poser des questions.
2.Présentez un tableau clair
Concentrez-vous sur l’avenir que vous entrevoyez, prenez des notes à ce sujet et discutez-en avec tous vos collaborateurs. Lorsque M. Scudamore a décidé de donner plus d’ampleur à 1-800-GOT-JUNK, il a dit à son équipe que son objectif était d’être présent dans les 30 plus grandes régions métropolitaines. Les sceptiques sont partis. Les membres de l’entreprise qui sont restés comprenaient l’objectif, y croyaient – et ont contribué à rendre sa réalisation possible.
3.Prenez des décisions difficiles
M. Scudamore dit que la chose la plus difficile qu’il ait jamais eu à faire a été de congédier son meilleur ami, qui était chef de l’exploitation. Ensemble, ils avaient pris des décisions imprudentes et avaient presque mené l’entreprise à la faillite. « La bonne décision est généralement difficile à prendre. »
4.Mêlez-vous à vos collaborateurs
M. Scudamore n’a pas toujours su comment jouer le rôle de mentor. « Je me cachais dans mon bureau, j’évitais de passer du temps avec les membres de mon équipe, a-t-il dit. J’avais peur d’eux, j’avais peur des conflits. » Il a appris à s’exposer au regard des autres, et il a réalisé qu’être un leader, ce n’est pas seulement faire croître une entreprise – c’est aussi aider d’autres personnes dans leur développement.
5.Embauchez des gens avec qui vous aimeriez prendre une bière
« C’est en échouant que j’ai appris à créer une équipe et une culture », a-t-il dit. Cinq ans après avoir lancé son entreprise, il avait onze employés, dont neuf étaient des « pommes pourries ». Le climat de travail est devenu toxique. Il a réuni ses employés, leur a présenté ses excuses, et a congédié tout le monde. Il a reconstruit son entreprise en trouvant les bonnes personnes, en embauchant des gens dont il avait le goût de se faire des amis, des gens qui partageaient sa passion pour la croissance et qui sauraient bien représenter l’entreprise.
6.N’essayez pas de tout faire
M. Scudamore avait affiché un objectif utopique sur le tableau de vision de l’entreprise : Être invités à l’émission d’Oprah Winfrey. Sans lui dire, un jeune employé a relevé le défi, communiquant avec les responsables de l’émission et gérant la relation avec eux jusqu’à ce que l’appel arrive : 1-800-GOT-JUNK serait accueillie à l’émission. « Je n’ai joué aucun rôle dans l’obtention de cette invitation, a dit M. Scudamore. Tyler a pris les choses en main, déployant tous les efforts nécessaires pour que cela se concrétise. »
En tant qu’entrepreneur, on ne fait pas toujours les bons choix, mais on ne peut pas se taper sur la tête quand les choses dérapent, a expliqué M. Scudamore. Respirez, et demandez-vous quelle conséquence positive pourrait ressortir d’une situation qui vous semble lourde de difficultés. Souvent, vous vous rendrez compte que la liste est plus longue que vous ne l’auriez cru.
« L’échec devrait être votre ami, a dit M. Scudamore. Chacune des erreurs que nous avons faites était nécessaire pour nous permettre de passer au niveau suivant. »
John Stackhouse est un auteur à succès et l’un des grands spécialistes en matière d’innovation et de perturbations économiques au Canada. À titre de premier vice-président, Bureau du chef de la direction, il dirige la recherche et exerce un leadership avisé concernant les changements économiques, technologiques et sociaux. Auparavant, il a été rédacteur en chef du Globe and Mail et éditeur du cahier « Report on Business. » Il est agrégé supérieur de l’institut C.D. Howe et de la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto, en plus de siéger aux conseils d’administration de l’Université Queen’s, de la Fondation Aga Khan Canada et de la Literary Review of Canada. Dans son dernier livre, « Planet Canada: How Our Expats Are Shaping the Future », il aborde la ressource inexploitée que représentent les millions de Canadiens qui ne vivent pas ici, mais qui exercent leur influence depuis l’étranger.
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