Augmentation du taux de chômage aux États-Unis en novembre

Par Claire Fan

  • Les données sur le marché du travail aux États-Unis en novembre ont été en grande partie conformes aux attentes, le léger ralentissement observé correspondant davantage à une normalisation qu’à une faiblesse cyclique.
  • À moins que l’annonce la semaine prochaine d’une hausse surprise de l’IPC en octobre entraîne une pause dans les baisses de taux de la Fed, nous estimons que l’inflation a suffisamment reculé pour qu’on puisse espérer des baisses supplémentaires, dont une réduction de 25 points de base à partir du mois de décembre.

Les données :

  • Le rapport sur l’emploi publié aujourd’hui a été conforme aux attentes générales. On y fait état d’un gain de 227 000 emplois et d’une légère hausse du taux de chômage aux États-Unis, qui s’est établi à 4,2 % (les prévisions tablaient sur un gain de 190 000 emplois et un taux de 4,2 %).
  • La demande d’embauche est restée forte, mais insuffisante pour absorber l’offre croissante de main-d’œuvre : en novembre, 130 000 personnes qui intégraient ou réintégraient le marché du travail se sont retrouvées sans emploi.
  • Cela explique en grande partie la hausse du taux de chômage. En revanche, le nombre de pertes d’emploi est demeuré à peu près inchangé : les 58 000 licenciements supplémentaires ont été compensés par les 66 000 mises à pied temporaires en moins./li>
  • La création d’emplois a été plus marquée dans les secteurs des services de santé (+54 000) et des loisirs et de l’hôtellerie (+53 000). Depuis le début de l’année, les soins de santé ont contribué à environ un tiers de la croissance cumulative des emplois non agricoles.
  • À l’inverse, le secteur détail a perdu 28 000 emplois en novembre, et en tout 62 000 au cours des six derniers mois.
  • Le nombre total d’heures travaillées des employés du secteur privé a augmenté légèrement de 0,1 % en novembre. La fabrication de biens durables et les loisirs et l’hôtellerie ont été les moteurs de cette hausse (ces deux secteurs ont progressé de 0,6 %).
  • On observe des signes précurseurs d’une reprise de la croissance des salaires. Le salaire horaire moyen a enregistré en novembre une nouvelle hausse importante de 0,4 %. La croissance annuelle des salaires s’établit donc à 4 %, contre 3,6 % en juillet dernier.
  • Le rythme d’assouplissement des taux a déjà ralenti et les représentants de la Fed ont continué de laisser entrevoir de nouvelles baisses, mais moins importantes que les précédentes. Nous maintenons notre scénario de base et prévoyons une réduction de 25 pb pour décembre et janvier, avant que la Fed ne fasse une pause et ne réévalue sa position.

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Par Claire Fan

  • L’important gain de 254 000 emplois dont fait état le rapport sur l’emploi de septembre aux États-Unis a surpassé les attentes, à l’instar de la baisse du taux de chômage qui s’est établi à 4,1 % (les prévisions générales tablaient sur un gain de 140 000 emplois et un taux de chômage de 4,2 %).
  • Le solide rapport a fait reculer les probabilités d’une autre baisse de 50 pb du taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de la Fed en novembre – la création d’emplois s’est avérée la plus importante en six mois. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie a mené la progression, créant 78 000 emplois grâce à un recul saisonnier moins important que d’habitude en septembre. Les services de santé (+45 000) et l’État (+31 000) ont également contribué à la création d’emplois.
  • Les mises à pied temporaires et permanentes ont peu fluctué en septembre, s’établissant à 10 % et 18 % respectivement, mais sont plus nombreuses qu’il y a un an.
  • Le nombre total d’heures travaillées dans le secteur privé a légèrement reculé, soit de 0,1 % en septembre, les gains dans les secteurs de la construction et des loisirs et de l’hôtellerie ayant été plus que compensés par les pertes dans les autres secteurs des services, y compris le commerce de détail.
  • Après une hausse mensuelle plus importante en août, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4 %, ce qui a fait grimper à 4 % le taux annuel de croissance des salaires en septembre. Cela fait suite au fléchissement de la demande de main-d’œuvre qui a constamment freiné la croissance annuelle des salaires par rapport à près de 6 % au printemps 2022.

Conclusion :

  • Si vous considérez le rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis de septembre comme le meilleur indicateur de la vigueur de l’économie américaine, le plus récent rapport indique que les conditions sont loin de se détériorer et qu’elles illustrent plutôt bien le thème de la « résilience américaine ». À elle seule, la vigueur du rapport fera en sorte que la Fed ne sera plus contrainte de réduire les taux d’intérêt de 50 pb de plus lors de sa réunion du 7 novembre et qu’elle augmentera les chances d’une réduction de 25 pb, bien qu’il y ait encore de nombreuses données à traiter avant cette date.
  • L’histoire n’est cependant pas complètement tranchée. D’autres données sur le marché de l’emploi aux États-Unis, comme le nombre de postes vacants, de démissions et d’autres sondages, laissent entendre que la tendance à la baisse se maintient et que la banque centrale des États-Unis continuera de se concentrer sur les risques de baisse, heureuse de la hausse surprise.
  • Pour le Canada, un ralentissement plus marqué aux États-Unis représente depuis longtemps un risque pour l’économie qui souffre de ses propres défis nationaux. Nous pensons que le rapport d’aujourd’hui sur l’emploi aux États-Unis dissipe également certaines inquiétudes de la Banque du Canada, alors qu’elle tente de déterminer si elle doit réduire les taux d’intérêt de 25 ou de 50 pb le 23 octobre. Elle doit cependant encore tenir compte de nombreuses autres données.

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