L’enjeu
La COVID-19 a activé une cyberéducation de masse qui modifiera à long terme les procédés et les lieux d’enseignements des Canadiens. Le soudain changement pose un nouveau défi pour le système de l’enseignement supérieur canadien qui envisageait déjà un avenir économique très différent.
Point de vue
Les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada ont transféré en ligne les cours de plus de deux millions d’étudiants en quelques semaines en mars. La rapide transition a permis de comprendre que l’apprentissage de la plupart des étudiants pouvait se faire de partout, et aussi que les établissements avaient la capacité de s’adapter rapidement.
L’urgence étant désormais consacrée à la reprise de l’économie canadienne, les étudiants qui cherchent à acquérir des compétences pour affronter le monde d’après la COVID exigeront davantage de l’éducation numérique. Les établissements devraient tirer parti de cette période pour offrir aux étudiants et aux férus de l’apprentissage permanent plus de flexibilité quant à l’endroit, au moment et à la façon choisis pour étudier.
Le système de l’enseignement supérieur est sur le point de devenir encore plus concurrentiel. Presque chaque établissement d’enseignement postsecondaire à l’échelle planétaire a beaucoup investi dans ses outils et procédés en ligne. Les établissements d’enseignement du Canada devront se distinguer des autres pour que le pays conserve sa position de chef de file de l’éducation et continue d’attirer les plus grands esprits. Pour commencer, il faudra définir la mesure de rentabilité de l’apprentissage en ligne et faire collaborer les secteurs pour que les étudiants puissent avoir plus d’options et de spécialisations. Il faudra ensuite adopter une approche globale d’apprentissage parallèle (apprentissage par l’expérience ou microcertifications – pour permettre aux étudiants de choisir la méthode et le lieu où ils voudront obtenir leurs crédits d’études. Les enseignants devront aussi offrir des outils de réalité augmentée et d’apprentissage automatique pour personnaliser l’éducation.
Principales Constatations
Près de 1,6 milliard d’apprenants ont été touchés par les fermetures d’écoles au pays.
91 % des étudiants dans le monde ont été contraints de quitter leurs salles de classe pendant la pandémie. Plus de 7 millions d’étudiants (dont 5,1 millions du jardin d’enfants à la 12e année, 1,2 million dans les universités, et 800 000 dans les collèges et les polytechniques) ont dû changer leur mode d’apprentissage Les 540 000 étudiants en fin d’études postsecondaires termineront probablement leurs études à distance cette année.
Les établissements canadiens ne disposaient pas des ressources ou de l’expertise requises pour tirer pleinement parti de l’apprentissage en ligne.
Environ 16 % des étudiants des universités et 12 % des étudiants de collèges ont essentiellement fait leur apprentissage en ligne en 2019, alors que plus d’un tiers des étudiants de premier cycle ont suivi au moins un cours en mode d’apprentissage hybride. Les problèmes de financement et de dotation en personnel ont entravé la formation numérique dans la moitié des universités et des collèges, et encore plus dans les plus petits établissements, malgré la plus grande utilisation des outils en ligne.
L’avantage du Canada au chapitre de l’attraction des étudiants internationaux est menacé.
L’émission de nouveaux permis des étudiants internationaux a chuté de 45 % en mars (d’une année sur l’autre). Les restrictions de déplacement et les retards de traitement des demandes de visa interrompront probablement l’arrivée des étudiants internationaux dans les prochains mois. Ces étudiants déboursent chaque année près de 6 milliards de dollars en droits de scolarité seulement dans les universités et les collèges.
Les dépenses numériques ne représentaient que 2,5 % des dépenses mondiales en éducation avant le confinement.
Même si les investissements en capital de risque dans le secteur des technologies de l’éducation ont augmenté de 14x depuis 2010, les dépenses numériques ne représentent qu’une infime portion des budgets en éducation. Les prévisions d’avant la crise laissaient entrevoir une hausse de 4,3 % de ces dépenses dans les budgets d’ici 2025. Les activités d’investissement ont été concentrées en Chine et aux États-Unis. Elles avaient attiré l’an dernier 52 % et 33 %, respectivement, d’investissement en éducation numérique.
Questions Clés
1. Est-ce que l’explosion de formations à distance donnera plus d’options aux étudiants ?
La réponse simple est « oui ». Plus les écoles devront attendre avant d’enseigner comme elles le faisaient, plus les formations en ligne prendront de place. Tant les étudiants que les enseignants voudront conserver les outils et les façons de faire qu’ils aiment.
Les établissements auront de la difficulté à attirer des étudiants une fois la pandémie terminée. Ceux-ci ayant compris qu’ils pouvaient apprendre ailleurs que dans une salle de classe, les établissements devront en effet leur démontrer en quoi leur campus offre une expérience différente.
L’éducation en ligne pourrait devenir un facteur nivelant déterminant. Les écoles, peu importe leur taille, leur emplacement ou les niveaux qu’on y enseigne, peuvent se distinguer grâce à l’éducation en ligne, car il s’agit d’un mode d’enseignement sans frontière et adaptable qui n’est pas limité par le calendrier scolaire conventionnel. Par ailleurs, les étudiants souhaitent acquérir des aptitudes qui les rendront aptes à intégrer un marché de l’emploi qui évolue rapidement. Des établissements en ligne ne délivrant pas de diplôme comme edX, Coursera et Udemy peuvent créer et adapter de nouveaux cours axés sur l’acquisition d’aptitudes plus rapidement que ne le peuvent les universités. Et si les étudiants obtenaient des crédits pour ce type de cours ? Les programmes d’apprentissage autodirigés, donnés en ligne, en classe ou en formule mixte – où les étudiants choisissent parmi une liste de microcertifications – pourraient devenir une option dans un avenir pas si lointain.
Nous devrons repousser les frontières conventionnelles de l’enseignement supérieur et amener les établissements à accorder plus de valeur aux diverses formes d’apprentissage. Certaines universités reconnaissent déjà les cours en ligne ouverts à tous (Massive Open Online Courses ou MOOC en anglais), mais le véritable point de friction réside dans le système de transfert des crédits. Parmi les exemples d’enseignement plus flexibles, mentionnons l’Academic Credit Bank (ACBS), en Corée du Sud, où les étudiants peuvent faire leurs études dans divers établissements, à leur rythme et selon leurs préférences. Ainsi, lorsqu’ils ont acquis suffisamment de crédits dans des cours de base, généraux et optionnels, l’ACBS attestera qu’ils ont bel et bien suivi ces cours et le ministère de l’Éducation délivrera un diplôme (qui ne sera rattaché à aucun établissement en particulier). Une telle façon de faire donnerait aux étudiants de nombreuses possibilités pour construire leur parcours.
2. Quels apprenants sont les plus vulnérables aux perturbations ?
L’éducation en ligne exige d’avoir accès à la fois à des appareils numériques personnels et à une bonne connexion Internet, de sorte que les étudiants n’ayant pas accès à l’un ou à l’autre risquent de perdre au change.
Environ un ménage canadien sur quatre du quartile de revenu le plus bas utilise uniquement un téléphone intelligent pour accéder à Internet. Plus ou moins 10 % des ménages – surtout en région rurale – n’ont pas Internet haute vitesse. Dans les deux cas, les étudiants autochtones sont surreprésentés. De plus, aux étudiants ayant des problèmes d’accessibilité, les établissements doivent parfois fournir des outils numériques adaptés pour qu’ils puissent poursuivre leur cursus.
L’ambiguïté entourant le retour à la normale dans les écoles dictera la manière dont certains étudiants prendront des décisions qui auront des répercussions à long terme. Au cours d’une année donnée, environ 40 000 élèves du secondaire abandonnent leurs études. Cette année, ce nombre sera sans doute plus élevé étant donné que près de 300 000 élèves risquent de ne pas obtenir leur diplôme pour des questions d’insécurité financière.
Et pour ceux qui doivent commencer leurs études universitaires, collégiales ou professionnelles cette année, l’orientation s’effectuera aussi sans doute à distance. De nombreux établissements se demandent s’il ne vaudrait pas mieux déplacer à l’automne les cours de première année, notamment les cours préalables en ligne dont les conditions d’admission étaient strictes. Alex Usher, expert en éducation, a invité des universités canadiennes à collaborer à l’établissement d’un curriculum de première année commun pour les entrants de 2020. Selon des sondages récents de l’Ivy Research Council, un étudiant sur quatre envisage de prendre une année sabbatique en raison de l’incertitude concernant l’année scolaire 2020-2021.
3. Le Canada sera-t-il aussi attrayant pour les étudiants étrangers si la formation a lieu en ligne ?
Cela reste à voir, et il s’agit d’une question importante, car les étudiants étrangers représentent une source de revenus considérable pour nos écoles. S’ils ne peuvent pas entrer au Canada, nous devrons trouver de nouvelles manières de vanter les programmes canadiens aux non-résidents.
Au début de 2020, plus de 640 000 étrangers détenaient un permis d’études et au moins 293 000 nouveaux permis avaient été délivrés pour la seule année 2019, tous niveaux d’études confondus. Le nombre d’étudiants étrangers inscrits à un programme d’études post-secondaires a doublé au cours des cinq dernières années et s’établit maintenant à 500 000. Ces étudiants, dont 11 000 deviennent résidents permanents chaque année, comptent pour environ le quart de la population estudiantine et contribuent au PIB à hauteur de 22 milliards de dollars par année.
En raison du confinement, les arrivées de nouveaux étudiants ont chuté au premier trimestre de 2020 et des chutes importantes sont à prévoir dans un avenir prévisible. Pour freiner cette baisse, le gouvernement fédéral permet aux nouveaux étudiants étrangers de commencer leur programme depuis leur pays de résidence, de faire jusqu’à 50 % de leurs cours à distance, et d’obtenir un permis de travail postdiplôme. Cependant, l’apprentissage en ligne modifiera grandement l’expérience des étudiants étrangers ; ils devront payer leurs études presque deux fois plus cher que les étudiants canadiens et ne pourront même pas venir au Canada et tisser des liens.
Environ 26 % des détenteurs d’un permis d’études (soit 168 000personnes) sont issus des pays ayant les politiques de censure d’Internet les plus sévères. Il sera impossible de garantir à ces personnes l’accès aux ressources éducatives canadiennes. Les collèges et les universités doivent donc s’attendre à ce qu’un grand nombre de personnes reportent leur adhésion à l’hiver 2021 ou à plus tard. Le cas échéant, il faudra revoir les préalables et les programmes de mise à niveau en cours d’année.
Les collèges qui offrent des programmes de réorientation professionnelle aux étudiants étrangers – programmes dont la popularité a connu une forte croissance ces 15 dernières années – pourraient grandement souffrir de la situation. Tout d’abord, l’apprentissage en ligne ne permet pas d’acquérir les aptitudes pratiques et en milieu de travail qui sont essentielles pour ces gens, qui sont surtout des travailleurs de la santé et des gens de métier. Ensuite, de nombreuses personnes ne prendront pas le risque de venir s’installer ici, compte tenu de l’incertitude qui règne sur le marché de l’emploi au Canada.
4. L’apprentissage en ligne peut-il aider à cultiver des compétences professionnelles ?
L’apprentissage à distance peut sans contredit favoriser l’acquisition de compétences prisées par les employeurs. Les étudiants qui s’y adonnent doivent gérer leur temps efficacement, parfaire leurs habiletés en communication écrite et utiliser la technologie avec aisance. Il reste qu’en ce moment, les apprentissages les plus importants que font les étudiants ne sont pas scolaires : ils résident plutôt dans le renforcement de leur résilience et de leur capacité d’adaptation. Ce sont là des atouts qui, à n’en pas douter, leur seront utiles à l’avenir.
Cela dit, la formation en ligne ne stimule pas toujours le développement de compétences socioaffectives comme l’écoute active, l’expression orale et la structuration de la pensée critique. Or selon les conclusions du rapport Humains recherchés, publié par RBC en 2018, ces compétences seront très en demande chez les employeurs canadiens. L’éducation en ligne ne nécessite pas les mêmes approches pédagogiques que l’éducation en personne pour parvenir aux mêmes résultats ; pour permettre à ses adeptes d’approfondir leurs compétences humaines, elle doit faire appel à différentes formes d’interaction sociale.
L’Université d’Athabasca, le plus grand établissement de formation à distance au Canada, ne tente pas de reproduire l’enseignement magistral sous une forme numérique. Elle mise plutôt sur une approche axée sur l’étudiant en encourageant par exemple les échanges entre pairs par le truchement de l’apprentissage en équipe et de groupes d’étude virtuels. En avril, le nombre d’inscriptions à l’Université d’Athabasca a grimpé de 12,3 % au premier cycle et de 10,7 % aux cycles supérieurs, ce qui est révélateur des préférences des étudiants dans le contexte de la pandémie de COVID‑19.
L’apprentissage intégré au travail fait aujourd’hui partie intégrante du cursus de près de 60 % des étudiants de niveau postsecondaire. Cette forme d’apprentissage facilite l’acquisition de compétences professionnelles et le réseautage, autant d’atouts qui favorisent une transition harmonieuse vers le marché du travail. Bon nombre d’employeurs ont cependant dû renoncer à cette possibilité à cause des mesures de confinement : environ le tiers des étudiants ont en effet subi l’annulation ou le report d’un placement en milieu de travail. Certains étudiants se sont dès lors tournés vers l’apprentissage intégré au travail virtuel, un format qui pourrait être là pour rester. Riipen Networks, une entreprise de Vancouver qui organise des projets de travail virtuels à court terme pour les étudiants, a ainsi mobilisé 45 000 étudiants à ce jour dans 200 établissements en Amérique du Nord. Les administrateurs d’universités du Canada (par l’intermédiaire d’ECAMT) ont veillé à ce que les étudiants des programmes coop reçoivent des crédits pour ces projets virtuels d’apprentissage intégré au travail.
5. Est-il possible de personnaliser l’apprentissage lorsqu’il est dispensé à une échelle aussi vaste ?
Dans la négative, les étudiants seront généralement moins motivés. Pour être rentable, la formation en ligne doit se faire à grande échelle ; une classe peut ainsi regrouper des centaines, voire des milliers d’étudiants. Toutefois, elle doit aussi offrir une expérience personnalisée à chacun d’eux.
Le marché des technologies de l’éducation est plus florissant que jamais : l’activité du capital-risque a atteint 3 milliards de dollars US au premier trimestre de 2020, ce qui correspond grosso modo à la valeur de tous les marchés conclus pour l’année 2016 au complet. Les outils les plus prisés sont ceux qui promettent de procurer à chaque apprenant une expérience numérique unique. La réalité augmentée et virtuelle (RA/RV) est ainsi utilisée pour remplacer des sujets vivants (p. ex., en soins infirmiers ou en médecine dentaire) ou pour permettre l’accès à de l’équipement d’essai coûteux (p. ex., réparation de machines, construction). Grâce à ces outils, les étudiants peuvent s’exercer dans un nouvel environnement et explorer celui-ci à leur gré sans risquer de commettre des erreurs ou de causer des dommages. HolonIQ, entreprise de surveillance du marché des technologies de l’éducation, se montre particulièrement optimiste par rapport à la RA/RV : elle prévoit une multiplication par sept des dépenses dans ce domaine d’ici 2025. Ces outils adaptés aux téléphones intelligents pourraient marquer le début d’une nouvelle ère dans l’apprentissage à distance, notamment parce qu’ils ouvrent la porte à des ressources qui seraient inaccessibles dans un environnement physique ; des laboratoires virtuels et l’apprentissage basé sur des mises en situation, entre autres.
L’intelligence artificielle jouera un rôle charnière dans l’évolution de l’éducation au cours de la décennie qui s’amorce. Outre le fait que des agents conversationnels pourraient alléger la tâche du corps enseignant par le tutorat et que les barrières linguistiques pourraient tomber grâce à la traduction en temps réel, l’apprentissage automatique a le potentiel de modifier de fond en comble la façon dont les étudiants sont évalués. Par la compréhension et la recension des progrès d’un étudiant s’adonnant à l’apprentissage numérique, l’intelligence artificielle est en effet capable d’élaborer des plans de formation sur mesure. S’ils étaient mis en application à grande échelle, ces outils pourraient mener à l’abolition des niveaux scolaires basés sur l’âge, de la maternelle à la cinquième secondaire. De même, la progression de l’étudiant au niveau postsecondaire pourrait être conditionnelle à l’acquisition de certaines compétences plutôt qu’à la réussite de cours préalables.
L’infrastructure de l’éducation pourrait également être transformée par la technologie des chaînes de blocs, qui permettrait une vérification instantanée des titres de compétences. Un tel système simplifierait aussi le transfert de crédits d’un établissement d’enseignement à l’autre et le cumul des titres de compétences. Dans la même optique, il est permis d’envisager la création d’un registre de compétences personnelles authentifié et accessible, lequel ferait état du parcours d’une personne (aptitudes, titres de compétences et programmes de formation continue).
6. Le modèle d’affaires des établissements d’enseignement postsecondaire se trouve-t-il à un point d’inflexion ?
La pandémie de COVID‑19 pourrait précipiter une révolution dans la prestation de l’éducation supérieure. La baisse du nombre d’inscriptions et des revenus, conjuguée à l’augmentation des coûts liés à la technologie, forcera les établissements d’enseignement à l’innovation. Ceux qui se cantonnent dans le statu quo resteront sur la touche.
D’abord, force est de constater que les écoles ont opéré une transformation majeure en mars, lorsque plus de 2 millions d’étudiants sont passés à l’apprentissage en ligne. Il s’agit d’une réalisation importante, surtout si l’on tient compte du fait qu’avant la pandémie de COVID‑19, près des deux tiers des établissements d’enseignement postsecondaire canadiens affirmaient que la résistance de la part du personnel enseignant était le principal obstacle les empêchant de proposer plus de choix de cours en ligne. Bon nombre de pédagogues croyaient alors que l’enseignement en ligne donnait des résultats limités, essentiellement à cause de l’incapacité des étudiants à autoréguler leur apprentissage. Ces réserves ont été mises de côté – du moins temporairement – au profit de mesures d’urgence, et les établissements ont fait des avancées notables au chapitre de la technologie et de la conception de cours.
Ensuite, les établissements qui avaient déjà investi dans l’éducation à distance sont les mieux placés pour assurer la transition harmonieuse de leurs activités. L’Université Laval a mis sur pied sa propre plateforme d’apprentissage en ligne à la fin des années 2000 par l’intermédiaire de l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval. Avant la pandémie de COVID‑19, 71 % des cours de l’établissement n’avaient aucune composante virtuelle ; à la fin mars, 95 % d’entre eux se donnaient par la plateforme en ligne. À l’Université de Windsor, l’Office of Open Learning n’a pas tardé à mettre en œuvre les ressources et la formation nécessaires pour que le corps enseignant « donne ses cours en ligne au plus vite ». Des établissements se sont échangé diverses ressources de microformation, qu’il s’agisse de modèles, d’outils, de blogues ou de balados. L’Université de Waterloo a quant à elle embauché plus de 300 étudiants pour l’été, lesquels travailleront avec les enseignants pour faciliter la transition vers l’apprentissage à distance à l’automne 2020.
Enfin, les barrières artificielles érigées entre les établissements d’enseignement supérieur canadiens tomberont. Face à l’augmentation de la dette publique et à la baisse prévisible de l’effectif étudiant, bon nombre de ces établissements sont déjà forcés de réduire leurs coûts. Il faudra que les universités et les collèges collaborent plus étroitement pour réduire la duplication des ressources en ligne et faciliter l’accès à celles-ci. Certains établissements s’échangent d’ailleurs déjà du matériel d’apprentissage et des ressources didactiques, notamment les universités de la Maple League dans les provinces de l’Atlantique, le groupe Tri-University dans le sud de l’Ontario et les établissements membres d’Education City à Ottawa. À l’avenir, ce type de partenariats sera nécessaire pour coordonner l’offre de cours en ligne et proposer aux étudiants un maximum de choix et d’expériences.
Ce Que Nous Surveillons :
Le système de l’enseignement supérieur canadien a une occasion d’évoluer et le Canada à l’occasion, de devenir un acteur mondial dans le domaine de l’éducation, même après la pandémie. Éléments à envisager pour se distinguer :
- Collaborations entre les universités, les collèges et les polytechniques pour l’établissement de plateformes d’apprentissage numérique communes et de programmes en ligne partagés.
- Modernisation du système de transfert de crédit reconnaissant l’attribution d’un diplôme ou d’un grade après un apprentissage par l’expérience et les microcertifications.
- Modification du calendrier scolaire traditionnel afin d’augmenter les taux d’inscription au printemps et à l’été, et modification des dates d’inscription pour les étudiants en ligne.
- Nouvelles formules de participation des étudiants internationaux pouvant nécessiter plus de présence des établissements canadiens dans les pays d’origine des étudiants.
- Demande accrue pour les concepteurs de cours pour le développement d’une pédagogie intégrant la réalité augmentée et la réalité virtuelle et l’apprentissage automatique pour des expériences d’études personnalisées.
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