Face aux perturbations liées à la technologie, les « aptitudes humaines » sont de plus en plus prisées dans le marché du travail actuel.
C’est ce qu’ils vous diront si vous interrogez les représentants d’une entreprise viticole qui existe depuis trois générations, ceux du plus important fournisseur de soins à domicile au pays, ou ceux d’un programme universitaire axé sur l’entrepreneuriat. Et c’est exactement ce que nous avons fait.
Le Canada est aux prises avec une « crise silencieuse ». Au cours de la prochaine décennie, la moitié des emplois au pays seront perturbés par la technologie et l’automatisation. Dans le cadre d’une étude d’un an menée récemment par RBC, notre équipe a parcouru le pays afin de discuter avec un large éventail d’étudiants et de jeunes en début de carrière, avec des employeurs de pratiquement tous les secteurs, ainsi qu’avec des éducateurs et des décideurs.
Nos constatations : de nouveaux diplômés occupent des postes pour lesquels ils sont surqualifiés, et des jeunes au chômage n’ont pas été formés pour les postes disponibles.
« Nous devons préparer les jeunes à l’avenir, a dit Dave McKay, président et chef de la direction, RBC. C’est un défi tant sur le plan de la transmission des compétences que sur celui de l’inclusion. »
M. McKay donnait le coup d’envoi de la plus récente séance #LesInnovateursRBC, notre forum périodique sur l’innovation et les transformations que celle-ci entraîne dans le monde qui nous entoure. L’événement visait notamment à célébrer Objectif avenir RBC, un engagement de 500 millions de dollars sur dix ans qui a pour objet d’aider les jeunes Canadiens à se préparer aux emplois de demain.
Pour l’occasion, nous avons également accueilli trois duos dynamiques formés d’un employeur et d’un employé, qui nous ont parlé des mesures qu’ils prennent pour se préparer et s’adapter à l’avenir du monde du travail dans leurs secteurs respectifs. Voici quelques-unes des leçons que nous avons tirées de cette rencontre.
La technologie ne remplace pas les gens
Si l’automatisation modifie la nature de certains emplois, on ne doit pas pour autant craindre la technologie, qui est un facteur positif. Une foule de tâches sont hors de portée des machines ; entre autres, celles-ci ne peuvent ni communiquer, ni résoudre des problèmes complexes, ni faire montre d’esprit critique ou de perspicacité sociale.
« La technologie ne vole aucun emploi, elle améliore les emplois – elle vous redonne du temps afin que vous puissiez faire appel à vos aptitudes humaines pour concevoir de nouveaux processus et pour créer une collectivité, ce que la technologie est incapable de faire », a déclaré Emma Gardner, vinificatrice du vignoble Thirty Bench, qui était en compagnie de John Peller, chef de la direction de l’entreprise viticole Peller Estates. L’entreprise utilise des technologies novatrices comme les drones et les cartes thermiques, qui aident les producteurs à créer un vin de meilleure qualité.
Au moyen de son téléphone intelligent, Mme Gardner surveille et recueille des données importantes — comme la vitesse du vent, la saturation en eau et la santé des vignes — dans les précieux vignobles de l’entreprise.
« Nous avons accès à une foule de données qui nous permettent de prendre des décisions plus judicieuses et plus rapides », a déclaré M. Peller.
M. Peller souligne que les machines servent non pas à fabriquer du vin, mais à aider les vignerons à créer un meilleur produit.
Apprendre, toujours apprendre
M. Peller pose la question suivante à ses employés : « Apprenez-vous aussi rapidement que le monde change ? » Il préconise une culture axée sur l’apprentissage et le travail en équipe.
Cela signifie augmenter le nombre de stages coopératifs dans des établissements d’enseignement postsecondaire de la région, ainsi que favoriser la collaboration, la communication et le développement du leadership. « C’est en conjuguant tous ces éléments qu’une entreprise assure sa réussite », a-t-il déclaré.
Au Arrell Food Institute de l’Université de Guelph, les étudiants apprennent l’entrepreneuriat de façon concrète en créant une entreprise à partir de zéro. Ils acquièrent ainsi une chose qui ne s’enseigne pas en classe : une expérience conjuguant formation et travail en équipe qui devient par la suite un atout sur le marché du travail. « Nous créons un espace axé sur l’expérience où les étudiants acquièrent l’éventail complet des compétences requises sur le marché du travail », a déclaré Evan Fraser, directeur de l’institut.
Leah Blechscmidt, candidate à la maîtrise, fait partie des étudiants-entrepreneurs en formation au Arrell Food Institute. Selon elle, toute formation devrait comporter des cours de marketing et de gestion, car ces cours nous obligent à pousser plus loin nos aptitudes à communiquer pour vendre nos idées. « Ce programme donne indéniablement une dimension supplémentaire à nos études, car c’est une occasion de mettre en pratique les compétences que nous avons apprises tout en développant d’autres que nous n’aurions pas acquises autrement, dit-elle. On n’a pas tous les jours l’occasion de démarrer une entreprise. »
Mettre l’accent sur la communication
« Toute entreprise est un sport », a déclaré M. Peller.
Les étudiants du Arrell Food Institute travaillent au sein d’équipes interdisciplinaires, un contexte idéal pour le développement de compétences interpersonnelles, de l’esprit critique et des aptitudes en gestion de projet.
Les soignants de l’organisme Saint Elizabeth, qui compte un effectif de 9 000 personnes, jouent auprès de leurs patients un rôle très proche de celui de conseiller. À une époque, c’étaient surtout les infirmières qui détenaient l’information et renseignaient les patients au sujet de leur état de santé, alors que de nos jours, il est facile de trouver de l’information en ligne.
« Nous faisons plus que parler aux gens de leur maladie ; parfois, nous traduisons l’information pour eux, nous l’interprétons pour eux, a déclaré Shirlee Sharkey, chef de la direction de Saint Elizabeth. Notre travail ne consiste pas simplement à prodiguer des soins, mais à les prodiguer ensemble, dans un climat de partenariat. »
« Je ne suis pas simplement infirmière, je suis une soignante, une épaule sur laquelle on peut s’appuyer, une travailleuse sociale », a dit Felicia Kontopidis, une infirmière autorisée au service de Saint Elizabeth.
Un diplôme, ce n’est pas tout
À une époque, il suffisait d’avoir un diplôme pour décrocher l’emploi de ses rêves. Ce n’est plus le cas.
« À mes yeux, avoir un diplôme, c’est répondre à l’exigence minimale », a dit Mme Sharkey.
Saint Elizabeth recherche chez les candidats la facilité à travailler de façon autonome, une aptitude pour le multitâche, ainsi qu’un sens de l’organisation exceptionnel.
« Nos exigences relativement à ces compétences sont très supérieures à celles qu’on associe au fait d’être diplômé. Nous devons créer l’avenir, et adapter notre organisme et notre personnel aux exigences de l’avenir – sinon, le réveil sera brutal », a conclu Mme Sharkey.
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