Pour les associations caritatives canadiennes, l'innovation fait partie de la solution

Une bonne reprise en décembre a atténué ce qui aurait été une année lamentable pour les organismes de bienfaisance canadiens. Ils se souviendront de 2020 comme d’une année de pénibles perturbations, alors que les mesures de lutte contre le virus ont freiné le flux des dons.

Selon les données de RBC, les dons ont diminué de 4 % au Canada l’an dernier. Sous ce déclin se cachent toutefois d’importants écarts : certaines organisations ont constaté une augmentation des contributions tandis que d’autres n’ont littéralement rien reçu.

« Pour survivre, les associations caritatives ont été contraintes de passer au numérique du jour au lendemain, a mentionné Kelly Schmitt, chef de la direction, Benevity (dont le logiciel aide à gérer les dons de bienfaisance et les initiatives de bénévolat), lors d’un récent épisode de la série Les innovateurs RBC. Il n’y a eu ni galas de charité ni de tournois de golf. Les activités de financement habituelles n’étaient plus une option. »

Les dons de charité ont également diminué lors de récessions précédentes, notamment durant la crise financière de 2008-2009. Selon Statistique Canada, les dons auraient alors décliné de plus de 5 % par année (les données pour 2020 ne sont pas encore accessibles). La différence, cette fois-ci, c’est que certains ont vu dans cette crise une occasion d’innover en adoptant de nouvelles technologies et plateformes pour rejoindre des partenaires de longue date et en attirer de nouveaux.



La pandémie a porté un coup inégal aux organismes de bienfaisance canadiens.

Selon les données de RBC, près de 42 % des organismes qui ont reçu des dons en 2019 en ont recueilli moins en 2020. Les pertes combinées se sont élevées à 60 millions de dollars. Certains organismes s’en sont bien sortis, alors que d’autres (27 %) n’ont reçu aucun don en 2020.

Le plus grand coup collectif a été enregistré en mai, au début de la pandémie, lorsque les dons ont chuté de 30 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, en décembre, il y a eu une hausse de 21 % des dons par rapport à l’année précédente. Cette augmentation s’explique par l’empressement de nombreux Canadiens à verser des dons avant la fin de l’année d’imposition.

Selon un rapport d’Imagine Canada, organisme sans but lucratif qui fait connaître le travail de milliers d’organismes de bienfaisance canadiens, les petites organisations communautaires sont les plus à risque. Elles ont généralement moins de réserves financières et bon nombre de leurs donateurs habituels ont été durement touchés par le ralentissement économique.



L’annulation des activités en personne a fait beaucoup de tort aux organismes caritatifs.

Malgré les pertes d’emplois généralisées, le revenu disponible des ménages n’a jamais chuté sous les niveaux de 2019 grâce aux programmes d’aide d’Ottawa. Ce qui laisse croire que la baisse des dons en 2020 est davantage attribuable à l’absence d’événements en direct, de la plus haute importance pour les collectes de fonds, qu’aux difficultés financières liées à la COVID-19. Du jour au lendemain, les organismes de bienfaisance ont dû renoncer à des méthodes éprouvées pour recueillir les dons : les sollicitations porte-à-porte, les enchères en direct, les courses et les marches, et même les ventes de pâtisseries.

Après avoir vu ses revenus diminuer drastiquement en raison de l’annulation des activités de collecte de fonds en personne, YMCA Canada a demandé un soutien d’urgence au gouvernement fédéral. De même, l’Armée du Salut n’a pas réussi à atteindre les objectifs qu’elle s’était fixés pour la traditionnelle campagne des marmites de Noël dans plusieurs régions en raison des restrictions et dommages causés par la COVID-19, notamment les rassemblements limités et la diminution du bassin de bénévoles disponibles.

Par conséquent, les organismes se voient contraints de faire plus avec des capacités diminuées. En effet, un sondage réalisé en novembre 2020 par Imagine Canada indique que 68 % des organismes de bienfaisance ont enregistré une baisse des dons depuis le début de la pandémie. En même temps, la demande pour leurs services continue d’augmenter : 46 % de ces organismes rapportent une hausse de la demande.

Les outils numériques ont permis à certaines associations caritatives de prospérer.

Les organisations qui étaient déjà présentes virtuellement ou qui ont fait un virage en ligne ont mieux réussi que les autres. Selon les données de RBC, CanaDon, une plateforme nationale qui accepte les dons en ligne pour les organismes de bienfaisance enregistrés, a recueilli près de 33 % de l’augmentation des dons de décembre. Les employés et clients des entreprises clientes de Benevity ont remis 500 millions de dollars de leurs propres fonds à la société de Calgary, soit une augmentation de 76 % par rapport à l’an dernier.

« Nous avons compris qu’il était payant d’investir dans une infrastructure numérique, a dit Todd Minerson, directeur national – Canada, Movember. Nous sommes en ligne depuis 2010, et c’est ce qui nous a en grande partie permis de réussir cette année. »

Certains organismes de bienfaisance ont même trouvé le moyen de convertir des événements en direct en événements virtuels à l’aide d’applications comme Strava et Zwift.

Les organismes de bienfaisance voués au culte et à la santé s’en sont mieux tirés.

Les organismes de bienfaisance voués au culte et à la santé ont enregistré une hausse de leurs revenus par rapport à 2019. Les organismes d’aide internationale ou à vocation éducative ont perdu du terrain. Les entreprises ont aussi changé leurs habitudes de dons. Par Benevity, les entreprises ont davantage soutenu les campagnes de lutte contre la COVID-19 ou l’inégalité raciale, ce qui s’est traduit par une augmentation moyenne du total des dons de 150 % en avril et de 215 % en juin.



Le virage numérique a également touché le secteur philanthropique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur philanthropique peut tirer parti d’un avantage de taille du numérique : la possibilité de rejoindre beaucoup plus de donateurs. Par exemple, Mme Schmitt de Benevity indique qu’un client de Walmart sur sept accepte de verser un don lorsqu’on lui demande. « Le succès d’une collecte de fonds repose en grande partie sur la sollicitation », explique-t-elle. C’est exactement ce que permet de faire le numérique, et de façon plus efficace.

Benevity a géré 6 milliards de dollars en dons et 34 millions d’heures de bénévolat. Les plateformes numériques peuvent également stimuler les microdons, qui peuvent s’additionner rapidement, surtout lorsque les entreprises font des dons équivalents, a mentionné Mme Schmitt. « Sans tenir compte des contributions de contrepartie des entreprises, le montant moyen des dons sur notre plateforme est de 50 $. Il n’empêche qu’entre 2 et 3 milliards de dollars ont été donnés par l’intermédiaire de la plateforme en 2020. »


Méthodologie

Ce rapport RBC est fondé sur la base de données exclusive de Données et analyse RBC portant sur les opérations sur carte des clients canadiens rendues anonymes. Les données visent les opérations de commerçant effectuées en personne et en ligne. Les opérations purement financières, comme les avances de fonds et les assurances, ne sont pas prises en compte. Les données de RBC sont un bon indicateur de l’ensemble du marché et c’est pourquoi nous les utilisons. Nous recueillons des renseignements d’un large éventail de sources, dont ces données.

L’estimation du volume des dépenses en ligne se fonde sur la présence d’une carte RBC au moment de l’autorisation.

Dans la mesure du possible, nous veillons à repérer les organismes de bienfaisance et à les mettre en contact les uns avec les autres au fil du temps. Comme de plus en plus d’organismes de bienfaisance ont opté pour les plateformes en ligne, il est possible que nous ayons repéré des organismes qui semblent ne recevoir aucun don, mais qu’en fait, il s’agisse d’une erreur et que ceux-ci aient simplement adopté de nouvelles approches en matière de collecte de fonds et les plateformes en ligne.

La protection de vos renseignements personnels constitue la pierre angulaire de l’éthique et des valeurs de notre entreprise et demeurera toujours l’une de nos grandes priorités. Les données sous-jacentes de cette analyse ont été cumulées en fonction de la date de l’opération, de la région, ainsi que de la catégorie de commerçant, et ne peuvent pas être utilisées pour identifier un client ou un commerçant. Pour en savoir plus, allez à l’adresse suivante : https://www.rbc.com/rensperssecurite.

 

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