À la fin du mois de mai, l’Institut d’action climatique RBC a organisé son premier événement jeunesse Action climatique. Nous avons réuni des dirigeants de l’industrie, des experts du climat et 70 membres de la prochaine génération de leaders en matière de climat du Canada afin de discuter de certains de nos récents travaux de recherche, de susciter des débats éclairés et de réfléchir à la façon de subvenir aux besoins mondiaux en matière de nourriture, d’énergie et de logement d’une manière carboneutre.
Nous nous étions fixé pour objectif de faire participer la prochaine génération à nos recherches et de générer des idées concrètes dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie et du logement, idées que nous pourrions continuer à faire progresser au cours des prochaines années. Cependant, ce que nous avons appris va bien au-delà de simples idées.
En plus d’une réflexion critique sur la façon de relever les défis dans ces secteurs clés par l’éducation et l’engagement communautaire, les participants ont mis au défi nos membres représentant l’industrie quant à la façon d’engager de manière optimale leurs efforts, d’intervenir sur le plan de l’éducation et de faire preuve d’enthousiasme afin de rehausser le niveau de transparence et d’instaurer la confiance. Ils ont incité tant RBC que les représentants de l’industrie à accorder une plus large place et plus de temps aux voix des jeunes alors que nous continuons à prendre des mesures visant le climat.
Voici certaines des leçons que nous avons tirées de cet événement.
1. De petites actions peuvent faire boule de neige et avoir un impact significatif
Bien qu’une seule plante puisse sembler ne pas représenter grand-chose, si tous les membres d’une communauté donnée décidaient de faire pousser une plante indigène, cela contribuerait à restaurer l’ensemble de l’écosystème. Comme nous l’avons entendu de la voix de Megan Leslie, présidente-directrice générale du Fonds mondial pour la nature (Canada) (WWF-Canada), de petits changements collectifs peuvent rapidement faire boule de neige. Plateforme en ligne qui incite les Canadiens à planter des espèces indigènes dans leurs propres espaces, le programme re:grow (en anglais) de WWF-Canada contribuera à la restauration d’un million d’hectares d’écosystèmes complexes. Les représentants de l’industrie ont également souligné en quoi les participants peuvent contribuer à l’action climatique tout au long de leur carrière, y compris en choisissant leur lieu de travail et en contribuant à des stratégies de décarbonation à l’interne afin d’aider à la réalisation de changements au sein de leur propre organisation. Parmi les autres moyens figure la prise en compte des moyens scientifiques et technologiques « les plus récents et les plus formidables » afin d’éclairer et d’influencer les clients, les responsables du financement et les gouvernements à l’égard de façons inédites et durables de faire les choses.
2. Se tourner vers les systèmes pour aider à faire évoluer le comportement des consommateurs
Comme le recours aux subventions gouvernementales ne constitue pas une stratégie à long terme, il convient de se doter de nouvelles approches pour faire en sorte que des changements surviennent sur le plan des comportements des consommateurs, tant à l’égard de ce qu’ils consomment que des quantités en cause. Nous observons ce phénomène prendre forme dans les écoles alors que sont organisées des journées sans viande, ainsi que des programmes agricoles et alimentaires. Il existe également des programmes qui invitent à l’adoption de comportements durables, comme dans le cas de l’expansion des systèmes de transport public et des politiques qui encouragent les rénovations écologiques (comme les thermopompes). Une enquête menée par RBC et Ipsos nous apprend que trois quarts des répondants considèrent qu’étant donné l’état actuel de l’économie, ce n’est « pas le bon moment » pour consacrer de l’argent à la lutte contre les changements climatiques . Nous devons en faire plus pour contribuer au changement en mettant en œuvre un plus grand nombre de systèmes qui aident les consommateurs à surmonter les obstacles perçus à l’égard des pratiques durables, comme le manque d’abordabilité, de fiabilité et d’accès : 1) en faisant connaître les avantages, les impacts et les résultats de ces choix d’entrée de jeu, et 2) en incitant les consommateurs à faire des choix plus éclairés qui n’auront pas de répercussions sur leur qualité de vie.
3. Investir dans la technologie
Un thème majeur qui a émergé de cet événement tenait à l’investissement dans des solutions de décarbonation innovantes à l’étape de la production et aux technologies qui peuvent aider les consommateurs à faire des choix plus éclairés. Dans le domaine agricole, nous avons entendu parler du recours à l’intelligence artificielle (IA) pour réduire les déchets, optimiser la production alimentaire et promouvoir la viande cultivée en laboratoire afin de réduire l’empreinte environnementale de l’élevage traditionnel. Les bâtiments peuvent eux aussi devenir plus économes en énergie en faisant appel à des matériaux de construction écologiques, comme le béton intégrant du mycélium et des stores automatiques qui s’adaptent à la lumière naturelle, permettant ainsi de réduire les factures de chauffage. Dans le secteur de l’énergie, les participants ont discuté de l’utilisation de petits réacteurs modulaires (PRM), de parcs éoliens flottants et de la fusion nucléaire à titre de solutions de pointe produisant une énergie propre, ainsi que de la mise en place de meilleures subventions et infrastructures pour les véhicules électriques (VE) afin de les rendre plus accessibles et largement répandus. L’accent était mis sur la nécessité de voir grand, en soulignant l’impératif de fixer des délais audacieux tant à l’égard du développement que du déploiement de ces solutions (qu’il suffise de penser à la nécessité de se doter rapidement de vaccins contre la COVID 19) et de décupler le niveau de collaboration entre les consommateurs, les gouvernements et les entreprises de manière à s’assurer que nous puissions atteindre nos objectifs climatiques à l’horizon 2030.
4. Les membres des communautés autochtones à titre de collaborateurs
Les participants ont fait part de leurs inquiétudes quant au fait que l’action climatique ne tient pas compte des besoins de toutes les parties prenantes. La collaboration et la consultation avec les communautés autochtones qui peuvent tirer parti de leur connaissance à titre d’intendants de la terre pour accorder la priorité à la résilience et à la biodiversité plutôt qu’à la rentabilité font cruellement défaut. Un profond engagement envers des processus de développement et de prise de décision peut contribuer à la mise en œuvre d’initiatives qui témoignent des contextes environnementaux, économiques et culturels uniques de chacune des communautés, lesquelles seraient plus susceptibles d’être adoptées. Une approche marquée au sceau de la collaboration permet d’améliorer l’efficacité de l’action climatique, de favoriser la résilience et de contribuer au parcours en matière de réconciliation du Canada.
5. Les sociétés doivent instaurer la confiance
Cela nous amène directement au thème qui consiste à créer des liens de confiance avec nos communautés. Les communautés ne collaboreront pas si elles n’observent pas que des mesures sont prises et que les engagements sont respectés. Chacun en a assez de ce qu’il considère être des engagements vides de sens de la part des sociétés en matière de climat. Les participants ont fait état de l’érosion de leur niveau de confiance envers les sociétés et, selon le baromètre de la confiance Edelman, seulement 51 % de la population estime que les entreprises sauront faire ce qui s’avère juste en matière de changement climatique. Près du tiers des personnes sondées ont déclaré que les entreprises ne respectaient pas leurs engagements climatiques . Pour rétablir cette confiance, les organisations, et notamment RBC, doivent faire preuve de transparence quant à leurs engagements, les respecter et s’attendre à être tenues responsables si elles n’agissent pas en ce sens.
6. Parler moins, écouter davantage
Une étape tout aussi importante sur la voie de l’instauration de la confiance consiste à mettre en place un dialogue continu et pertinent – et parfois inconfortable – avec les jeunes, qui veulent que leur voix soit entendue. Le cas échéant, nous devons fournir suffisamment de temps et de place aux jeunes dirigeants pour qu’ils puissent tisser des liens significatifs et respectueux avec les décideurs. La nouvelle génération souhaite participer à des débats libres et francs qui permettent de répondre à leurs questions et les aident à mieux cerner le rôle qui pourrait être le leur dans la lutte contre le changement climatique.
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