La diversité et l'inclusion favorisent fortement l'innovation.
L’accroissement de la diversité des genres, des origines ethniques et des cultures, surtout au sein des équipes de direction, est directement lié à des résultats améliorés, notamment le recrutement de meilleurs talents et l’optimisation de la satisfaction des employés et de la prise de décision.
La diversité peut aussi stimuler l’innovation et les transformations technologiques. Lightspeed, une entreprise montréalaise et l’une des entreprises technologiques en démarrage les plus prospères au Canada, en constitue un excellent exemple.
Lancée en 2005 par Dax Dasilva et un groupe de collègues LGBT+, la société de logiciel compte maintenant 600 employés dans huit bureaux autour du globe.
Pour en arriver à ce point, une culture d’inclusion était essentielle. Il était tout aussi essentiel de reconnaître que l’innovation qui découle de la diversité relève tout autant de l’évolution que de la révolution.
“Ces deux organisations visent à former des leaders parce qu'on ne pourra pas changer le monde tant que chacun ne se verra pas comme un leader.”
« La culture d’entreprise est aussi importante que le code » a affirmé Dax Dasilva, fondateur et chef de la direction de Lightspeed, à l’occasion d’une séance Les innovateurs RBC, notre événement mensuel axé sur les changements suscités par l’innovation et les transformations technologiques.
M. Dasilva a souligné que les sociétés doivent itérer pour innover.
À l’occasion du Mois de la fierté, la séance Les innovateurs RBC mettait en vedette M. Dasilva, un porte-parole de premier plan des personnes LGBT+ dans les secteurs des affaires et des technologies.
Après avoir fondé Lightspeed, l’entrepreneur s’est assuré que tous ses employés, peu importe leur genre ou leur orientation sexuelle, aient voix au chapitre.
« Chacun a ainsi pu contribuer à notre réussite, a-t-il dit. Les employés pouvaient être eux-mêmes et évoluer comme bon leur semble. »
Depuis ses débuts dans un ancien appartement de Montréal, Lightspeed a connu une croissance fulgurante pour devenir l’une des entreprises technologiques les plus prospères au Canada. Depuis sa dernière ronde de financement en octobre, sa valeur est estimée à un milliard de dollars. La société a conçu un système de point de vente nuagique sur tablettes et ordinateurs à l’intention des petites entreprises et des restaurateurs. Chaque année, son logiciel traite des opérations d’une valeur de 15 milliards de dollars dans plus de 100 pays.
De recherches récentes sur l’incidence commerciale des milieux de travail inclusifs ont démontré que l’inclusion des personnes LGBT stimule l’innovation et la productivité. Selon une étude parue en 2016 dans le journal Management Science, les entreprises américaines qui sont considérées comme étant les plus accueillantes envers les personnes homosexuelles sont également les plus innovatrices et celles qui obtiennent le plus de brevets.
En moyenne, les entreprises établies dans des États américains qui ont adopté des lois interdisant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ont obtenu 8 % plus de brevets et en ont cité 11 % plus que celles qui étaient établies dans des États n’ayant pas adopté de telles lois.
Et pourtant, les personnes LGBT+ figurent parmi les employés les plus marginalisés, selon un rapport récent produit par Diversio, une entreprise de Toronto.
Le sondage mené par Diversio auprès de 2 100 personnes dans 20 entreprises au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni a révélé que les employés LGBTQ2+ se sentent plus exposés au harcèlement au travail et sont deux fois plus enclins que les autres à penser que leur employeur ne s’intéresse pas à leurs points de vue et ne les valorise pas.
M. Dasilva, au contraire, a encouragé la direction de Lightspeed à diversifier l’équipe de science des données de l’entreprise pour découvrir des points de vue différents.
« Si nous concevons uniquement certains modèles prévisionnels, les solutions n’auront rien d’innovateur. Peu importe l’excellence du secteur de l’intelligence artificielle à Montréal, nous devons adopter d’autres perspectives pour aborder cette science des données sous différents angles. »
De plus, il est rentable de soutenir l’inclusion des personnes LGBT+. Selon un rapport de 2017 du Center for Talent Innovation, 71 % des répondants LGBT et 82 % de leurs alliés sont plus enclins à acheter les produits d’entreprises qui favorisent l’inclusion des personnes LGBT. Mieux encore, l’inclusion des personnes LGBT+ stimule l’innovation, car les équipes dont les membres ont la même orientation sexuelle que le consommateur ciblé comprennent beaucoup mieux ce que recherche ce marché.
« Nous cherchons tous des sources d’innovation, rapporte M. Dasilva, qui souligne qu’un de ses objectifs en matière de technologie est la créativité. Contribuer à faire quelque chose de bien tire de nous ce que nous avons de meilleur. »
Après avoir lancé Lightspeed, M. Dasilva s’est rendu compte qu’il avait créé une « monoculture » en embauchant uniquement des personnes de son réseau d’amis et de connaissances. Cette homogénéité nuisait à la croissance de l’entreprise. « Il faut reconnaître ses erreurs et élargir son cercle, a-t-il commenté. Nous devons sortir de notre zone de confort composée uniquement de nos semblables. »
En plus de diriger Lightspeed vers une potentielle introduction en bourse l’année prochaine, M. Dasilva est aussi à la tête de Never Apart, un organisme sans but lucratif qui favorise le changement social grâce à sa programmation culturelle. Selon lui, son rôle au sein des deux groupes consiste à favoriser le leadership dans le monde des affaires et dans la communauté LGBT+.
« Ces deux organisations visent à former des leaders parce qu’on ne pourra pas changer le monde tant que chacun ne se verra pas comme un leader. »
John Stackhouse est un auteur à succès et l’un des grands spécialistes en matière d’innovation et de perturbations économiques au Canada. À titre de premier vice-président, Bureau du chef de la direction, il dirige la recherche et exerce un leadership avisé concernant les changements économiques, technologiques et sociaux. Auparavant, il a été rédacteur en chef du Globe and Mail et éditeur du cahier « Report on Business. » Il est agrégé supérieur de l’institut C.D. Howe et de la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto, en plus de siéger aux conseils d’administration de l’Université Queen’s, de la Fondation Aga Khan Canada et de la Literary Review of Canada. Dans son dernier livre, « Planet Canada: How Our Expats Are Shaping the Future », il aborde la ressource inexploitée que représentent les millions de Canadiens qui ne vivent pas ici, mais qui exercent leur influence depuis l’étranger.
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