Les nouveaux modèles de migration vont-ils perdurer ?
La pandémie a poussé les Canadiens à faire une pause et à se demander où et comment ils veulent vivre. Bon nombre d’entre eux – notamment beaucoup d’Ontariens – ont choisi de déménager dans d’autres provinces, en quête d’occasions de carrière, de nouveaux modes de vie et de prix plus abordables.
Ces aspirations persisteront bien au-delà de la pandémie, ce qui laisse supposer qu’une partie de tendance pourrait se maintenir. La crise de l’accessibilité dans plusieurs grandes villes du Canada continuera d’inciter les résidents à rechercher des logements plus accessibles dans des régions comme les provinces de l’Atlantique. Les plus jeunes générations, qui sont aussi les plus mobiles, sont particulièrement sensibles aux problèmes d’accessibilité. La redéfinition des modèles de migration interprovinciale est une aubaine pour les provinces qui accueillent les migrants. Cependant, des nuages pourraient assombrir ces perspectives. Au-delà de l’impulsion dont bénéficient les économies locales, la vague de nouveaux arrivants exerce une pression grandissante sur les marchés du logement dans les provinces maritimes. Au fil du temps, il est possible que cette tendance remette en cause l’avantage de l’accessibilité.
Les flux de migration entre les
provinces changent de direction
TLa pandémie a accéléré l’inversion des tendances migratoires traditionnelles entre les provinces du Canada. Tandis que l’Ontario a connu son plus important exode jamais vu, l’Alberta et les provinces maritimes sont devenues des destinations incroyablement populaires.
Les 10 tableaux suivants présentent le changement qui est en train de se produire, ainsi que les facteurs qui pourraient l’expliquer.
- En 2022, davantage d’Ontariennes et d’Ontariens ont quitté la province pour vivre dans d’autres régions du Canada, ce qui s’est traduit par une sortie nette de 50 000 résidents environ.
Les provinces de l’Atlantique ont été les principales bénéficiaires de cet exode, attirant un nombre record de Canadiens des autres régions (principalement de l’Ontario). L’Alberta et la Colombie-Britannique ont aussi enregistré des soldes nettement positifs.
- Les personnes en début de carrière (âgées de 20 à 34 ans) représentent généralement la plus grande part (environ 45 %) des Ontariennes et des Ontariens qui quittent leur province. Mais l’an dernier, ce profil a vu augmenter la part des Ontariens plus jeunes, âgés de 20 à 30 ans.
La perte de jeunes talents dans l’Ontario a été un gain pour les autres provinces, surtout dans l’est où leur arrivée rajeunit le bassin de main-d’œuvre vieillissant.
- L’an dernier, les citadins représentaient la majeure partie (78 %) des pertes liées à la migration interprovinciale, sur une base nette. Toronto a enregistré la plus grande perte parmi toutes les zones métropolitaines du Canada, avec le départ de 21 400 personnes environ sur une base nette. 15 500 personnes de plus ont quitté les autres grandes villes. Les sorties nettes ont également augmenté à Hamilton (-2 600), à Kitchener-Cambridge-Waterloo (-2 300) et à St. Catharines-Niagara (-1 900).
- L’Ontario offre depuis longtemps d’excellentes options de carrière aux jeunes Canadiens. Cependant, de nouvelles perspectives d’emploi se sont ouvertes dans d’autres régions. C’est particulièrement le cas dans les provinces de l’Atlantique et au Québec où les taux de chômage sont tombés à des creux historiques. Sans aucun doute, cette situation a dissipé les inquiétudes de certains Ontariens au sujet d’une éventuelle réinstallation.
- Plus de Canadiens que jamais travaillent à la maison. Cela réduit la dépendance à la ville, région ou province où l’employeur est établi, et rend possible – et attrayant – pour certains Ontariens de télétravailler depuis une autre province.
- La crise de l’accessibilité dans le Grand Toronto et, dans une moindre mesure, dans les autres parties de l’Ontario est sans doute un facteur primordial pour les personnes qui quittent la province. Les coûts de propriété représentent une part beaucoup plus faible du revenu des ménages dans toutes les autres provinces, à l’exception de la Colombie-Britannique. Une réinstallation dans les provinces de l’Atlantique peut considérablement réduire les coûts de logement.
- L’exode des résidents de l’Ontario a été plus que compensé par la massive progression de la migration internationale. En 2022, près de 57 % des nouveaux arrivants dans la province étaient des personnes en début de carrière (âgées de 20 à 34 ans), et souvent hautement qualifiées. Par conséquent, malgré les pertes nettes subies au profit des autres provinces, la population de l’Ontario a connu la plus forte croissance (2,0 %) en trois décennies, y compris dans le groupe âgé de 20 à 34 ans.
- Bien que le déplacement des Ontariennes et des Ontariens vers les provinces de l’Atlantique soit un phénomène nouveau, leur migration vers l’Alberta est quelque chose que nous avons déjà vu. Et comme lors des essors énergétiques précédents, les Britanno-Colombiens se sont joints à cette vague. Autant de Britanno-Colombiens que d’Ontariens (environ 30 000) se sont installés dans l’Alberta l’an dernier. La migration depuis ces deux provinces a dépassé le double de la moyenne à long terme.
- Au total, les provinces maritimes ont accueilli un nombre record de 30 000 nouveaux résidents en 2022, sur une base nette. Cette vague a fait de Moncton (+5,4 %) et de Halifax (+4,5 %) les villes connaissant la plus forte croissance démographique au Canada, et c’est la première fois que des villes de la région détiennent ce titre.
Les migrants se sont installés à la fois dans de petites et grandes villes.
- L’arrivée d’une vague de travailleurs en début de carrière est une bonne nouvelle pour les provinces de l’Atlantique, lesquelles luttent depuis des décennies pour conserver leurs jeunes talents. Les gains nets importants dans le groupe âgé de 20 à 34 ans aident à contrer le vieillissement rapide de la population dans la région. De fait, l’âge médian a baissé en 2022 dans la région (chutant de 0,5 année à 45,3 ans), ce qui marque le premier rajeunissement depuis au moins 1971.
Les nouveaux modèles de migration vont-ils perdurer ?
La pandémie a poussé les Canadiens à faire une pause et à se demander où et comment ils veulent vivre. Bon nombre d’entre eux – notamment beaucoup d’Ontariens – ont choisi de déménager dans d’autres provinces, en quête d’occasions de carrière, de nouveaux modes de vie et de prix plus abordables.
Ces aspirations persisteront bien au-delà de la pandémie, ce qui laisse supposer qu’une partie de tendance pourrait se maintenir. La crise de l’accessibilité dans plusieurs grandes villes du Canada continuera d’inciter les résidents à rechercher des logements plus accessibles dans des régions comme les provinces de l’Atlantique. Les plus jeunes générations, qui sont aussi les plus mobiles, sont particulièrement sensibles aux problèmes d’accessibilité. La redéfinition des modèles de migration interprovinciale est une aubaine pour les provinces qui accueillent les migrants. Cependant, des nuages pourraient assombrir ces perspectives. Au-delà de l’impulsion dont bénéficient les économies locales, la vague de nouveaux arrivants exerce une pression grandissante sur les marchés du logement dans les provinces maritimes. Au fil du temps, il est possible que cette tendance remette en cause l’avantage de l’accessibilité.
Les flux de migration entre les
provinces changent de direction
TLa pandémie a accéléré l’inversion des tendances migratoires traditionnelles entre les provinces du Canada. Tandis que l’Ontario a connu son plus important exode jamais vu, l’Alberta et les provinces maritimes sont devenues des destinations incroyablement populaires.
Les 10 tableaux suivants présentent le changement qui est en train de se produire, ainsi que les facteurs qui pourraient l’expliquer.
- En 2022, davantage d’Ontariennes et d’Ontariens ont quitté la province pour vivre dans d’autres régions du Canada, ce qui s’est traduit par une sortie nette de 50 000 résidents environ.
Les provinces de l’Atlantique ont été les principales bénéficiaires de cet exode, attirant un nombre record de Canadiens des autres régions (principalement de l’Ontario). L’Alberta et la Colombie-Britannique ont aussi enregistré des soldes nettement positifs.
- Les personnes en début de carrière (âgées de 20 à 34 ans) représentent généralement la plus grande part (environ 45 %) des Ontariennes et des Ontariens qui quittent leur province. Mais l’an dernier, ce profil a vu augmenter la part des Ontariens plus jeunes, âgés de 20 à 30 ans.
La perte de jeunes talents dans l’Ontario a été un gain pour les autres provinces, surtout dans l’est où leur arrivée rajeunit le bassin de main-d’œuvre vieillissant.
- L’an dernier, les citadins représentaient la majeure partie (78 %) des pertes liées à la migration interprovinciale, sur une base nette. Toronto a enregistré la plus grande perte parmi toutes les zones métropolitaines du Canada, avec le départ de 21 400 personnes environ sur une base nette. 15 500 personnes de plus ont quitté les autres grandes villes. Les sorties nettes ont également augmenté à Hamilton (-2 600), à Kitchener-Cambridge-Waterloo (-2 300) et à St. Catharines-Niagara (-1 900).
- L’Ontario offre depuis longtemps d’excellentes options de carrière aux jeunes Canadiens. Cependant, de nouvelles perspectives d’emploi se sont ouvertes dans d’autres régions. C’est particulièrement le cas dans les provinces de l’Atlantique et au Québec où les taux de chômage sont tombés à des creux historiques. Sans aucun doute, cette situation a dissipé les inquiétudes de certains Ontariens au sujet d’une éventuelle réinstallation.
- Plus de Canadiens que jamais travaillent à la maison. Cela réduit la dépendance à la ville, région ou province où l’employeur est établi, et rend possible – et attrayant – pour certains Ontariens de télétravailler depuis une autre province.
- La crise de l’accessibilité dans le Grand Toronto et, dans une moindre mesure, dans les autres parties de l’Ontario est sans doute un facteur primordial pour les personnes qui quittent la province. Les coûts de propriété représentent une part beaucoup plus faible du revenu des ménages dans toutes les autres provinces, à l’exception de la Colombie-Britannique. Une réinstallation dans les provinces de l’Atlantique peut considérablement réduire les coûts de logement.
- L’exode des résidents de l’Ontario a été plus que compensé par la massive progression de la migration internationale. En 2022, près de 57 % des nouveaux arrivants dans la province étaient des personnes en début de carrière (âgées de 20 à 34 ans), et souvent hautement qualifiées. Par conséquent, malgré les pertes nettes subies au profit des autres provinces, la population de l’Ontario a connu la plus forte croissance (2,0 %) en trois décennies, y compris dans le groupe âgé de 20 à 34 ans.
- Bien que le déplacement des Ontariennes et des Ontariens vers les provinces de l’Atlantique soit un phénomène nouveau, leur migration vers l’Alberta est quelque chose que nous avons déjà vu. Et comme lors des essors énergétiques précédents, les Britanno-Colombiens se sont joints à cette vague. Autant de Britanno-Colombiens que d’Ontariens (environ 30 000) se sont installés dans l’Alberta l’an dernier. La migration depuis ces deux provinces a dépassé le double de la moyenne à long terme.
- Au total, les provinces maritimes ont accueilli un nombre record de 30 000 nouveaux résidents en 2022, sur une base nette. Cette vague a fait de Moncton (+5,4 %) et de Halifax (+4,5 %) les villes connaissant la plus forte croissance démographique au Canada, et c’est la première fois que des villes de la région détiennent ce titre.
Les migrants se sont installés à la fois dans de petites et grandes villes.
- L’arrivée d’une vague de travailleurs en début de carrière est une bonne nouvelle pour les provinces de l’Atlantique, lesquelles luttent depuis des décennies pour conserver leurs jeunes talents. Les gains nets importants dans le groupe âgé de 20 à 34 ans aident à contrer le vieillissement rapide de la population dans la région. De fait, l’âge médian a baissé en 2022 dans la région (chutant de 0,5 année à 45,3 ans), ce qui marque le premier rajeunissement depuis au moins 1971.
Les nouveaux modèles de migration vont-ils perdurer ?
La pandémie a poussé les Canadiens à faire une pause et à se demander où et comment ils veulent vivre. Bon nombre d’entre eux – notamment beaucoup d’Ontariens – ont choisi de déménager dans d’autres provinces, en quête d’occasions de carrière, de nouveaux modes de vie et de prix plus abordables.
Ces aspirations persisteront bien au-delà de la pandémie, ce qui laisse supposer qu’une partie de tendance pourrait se maintenir. La crise de l’accessibilité dans plusieurs grandes villes du Canada continuera d’inciter les résidents à rechercher des logements plus accessibles dans des régions comme les provinces de l’Atlantique. Les plus jeunes générations, qui sont aussi les plus mobiles, sont particulièrement sensibles aux problèmes d’accessibilité. La redéfinition des modèles de migration interprovinciale est une aubaine pour les provinces qui accueillent les migrants. Cependant, des nuages pourraient assombrir ces perspectives. Au-delà de l’impulsion dont bénéficient les économies locales, la vague de nouveaux arrivants exerce une pression grandissante sur les marchés du logement dans les provinces maritimes. Au fil du temps, il est possible que cette tendance remette en cause l’avantage de l’accessibilité.
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