Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté dans tous les grands marchés, à l’exception de Montréal, en septembre. Cet afflux continue de faire gonfler les stocks, qui sont encore près de l’équivalent de quatre mois d’offre. Conjuguée à l’affaiblissement de l’activité d’achat, l’accumulation des stocks ralentit le rythme de la plupart des marchés.

Même après une réduction des taux d’intérêt de 75 points de base, nous n’observons pas encore d’augmentation de l’activité d’achat de manière générale. Les marchés les plus chers du Canada (Vancouver et Toronto) connaissent encore de légères fluctuations, ce qui se traduit par une activité relativement stagnante depuis le printemps. La diminution des pressions sur l’offre et la demande maintient également une tendance baissière des prix dans ces marchés.

L’activité d’achat continue de fluctuer autour de niveaux historiquement élevés à Calgary, tandis que des signes plus clairs de rebond se dessinent à Montréal. En revanche, Edmonton continue de mener le bal en ce qui concerne l’activité de revente et la croissance des prix, malgré la baisse mensuelle enregistrée en septembre.

L’activité du marché du logement a déjà commencé à se redresser sur certains marchés, mais les taux d’intérêt élevés continuent d’exclure de nombreux acheteurs potentiels dans les régions les plus chères. Nous prévoyons une hausse progressive de l’activité et des prix pendant le reste de l’année, car les baisses de taux supplémentaires améliorent lentement (et légèrement) l’accessibilité.

Région de Toronto : Les acheteurs potentiels restent dans l’expectative

Les acheteurs potentiels restent prudents et patientent en prévision de meilleures affaires, qu’il s’agisse de prix plus bas ou de réductions de taux plus importantes. L’augmentation des inscriptions cette année a atténué les limitations de stocks antérieures, mais n’a pas encore permis de faire évoluer le marché de manière significative. L’activité de revente oscille toujours autour des niveaux enregistrés au printemps, malgré une hausse plus prononcée entre août et septembre (3,3 % en données désaisonnalisées).

La demande est stagnante, car l’accumulation de stocks est principalement attribuable à la construction de nouveaux appartements en copropriété. L’augmentation des reventes d’un mois sur l’autre a été largement compensée par trois fois plus de nouvelles inscriptions. En septembre, les prix en glissement annuel sont donc restés orientés à la baisse pour le sixième mois consécutif (4,6 %). Le nombre de copropriétés achevées a toutefois diminué à la fin de l’été. Il pourrait s’agir d’un premier signe de baisse d’achèvement, ce qui donnerait plus de temps au marché pour absorber les stocks qui s’accumulent. Compte tenu de la quantité accumulée cette année, il faudra probablement encore un certain temps avant qu’elle ne soit absorbée. Les conditions de l’offre et de la demande devraient ainsi rester favorables aux acheteurs pendant encore un certain temps.

Région de Montréal : Un virage

Le marché du logement de Montréal semble prendre un tournant, bien que les acheteurs potentiels soient encore un peu hésitants. Nous estimons que les reventes ont connu une baisse assez marquée en septembre (-5,5 %), ramenant ainsi l’activité aux niveaux enregistrés au printemps. Cette baisse a toutefois été compensée par un recul encore plus important des nouvelles inscriptions. Si cette tendance se poursuit, nous devrions continuer de voir les prix augmenter légèrement. Le marché est pourtant loin d’être en pleine reprise.

L’activité de revente demeure nettement inférieure au nombre d’opérations enregistrées avant la pandémie, les fluctuations mensuelles empêchant des gains plus définitifs de se concrétiser. Nous pensons que les conditions de l’offre et de la demande resteront équilibrées, car les projets nouvellement achevés créent des stocks supplémentaires. L’activité d’achat devrait également continuer à s’intensifier dans les mois à venir, à mesure que de nouvelles réductions de taux seront annoncées par la Banque du Canada.

Région de Vancouver : Le marché reste gelé

L’activité du marché n’a pas encore connu d’amélioration sensible par rapport à son creux cyclique. Nous estimons que les reventes de logements ont augmenté de 4,9 % en septembre (données désaisonnalisées). Cependant, cette reprise est survenue après deux baisses mensuelles consécutives, ce qui signifie que l’activité est encore dans un état de fluctuation. Les reventes n’ont pas dépassé la barre des 27 000 depuis plus d’un an maintenant, les opérations restant inférieures de 16 % à celles de septembre 2019.

À Vancouver, les stocks ont également continué à s’accumuler, ce qui maintient une pression à la baisse sur les prix, le pouvoir de négociation évoluant ainsi en faveur des acheteurs. La tendance des prix dans la région du Grand Vancouver demeure donc baissière (-1,8 % en glissement annuel). Bien que les prix n’aient pas autant baissé que sur le marché de Toronto, nous prévoyons qu’ils resteront soumis à une pression à la baisse persistante à court terme. L’accessibilité est encore extrêmement difficile sur le marché de Vancouver. Par conséquent, les acheteurs potentiels devront probablement constater des réductions de taux plus importantes avant que l’accessibilité ne s’améliore suffisamment. De nouveaux arrivants pourraient alors se manifester sur le marché.

Calgary : Les vendeurs s’activent, ce qui réduit la pression sur un marché tendu

Le mois de septembre a été marqué par une hausse importante des nouvelles inscriptions (5,4 % d’un mois sur l’autre), ce qui a soulagé le marché immobilier de Calgary. Cet afflux s’est accompagné d’un ralentissement estival des opérations de revente, qui ont atteint en septembre leur niveau le plus bas en cinq mois.

L’augmentation récente de l’offre a fait perdre aux vendeurs une partie de leur pouvoir de négociation. La pression sur le marché a ainsi diminué, ce qui a permis de modérer la forte croissance des prix enregistrée cet hiver. La hausse annuelle des prix en septembre a été près de deux fois inférieure au taux de croissance observé au cours des quatre ou cinq premiers mois de l’année. Néanmoins, Calgary est l’un des rares marchés où les opérations de revente sont encore nettement plus élevées qu’avant la pandémie, car la demande se maintient en raison d’une croissance démographique robuste et de perspectives économiques relativement favorables. Les conditions de l’offre et de la demande continuent de privilégier les vendeurs, car les stocks demeurent à des niveaux historiquement bas. Nous pensons que ces conditions devraient empêcher les prix de décélérer davantage dans les mois à venir.

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