Ce trimestre, la préparation des prévisions macroéconomiques se classe incontestablement parmi les exercices les plus difficiles que j'ai connus en 12 ans d'expérience.

Alors que nous étions en train d’achever nos prévisions économiques, la COVID-19 est venue perturber les marchés mondiaux ; les prix du pétrole ont chuté dramatiquement ; la Banque du Canada, la Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont toutes trois abaissé leurs taux d’intérêt directeurs de 50 points de base ; et Ottawa, comme bien d’autres gouvernements, a annoncé des mesures de soutien visant à compenser le choc économique provoqué par l’éclosion de la maladie.

La crise en cours a bouleversé notre approche habituelle de prévision de la trajectoire à court terme de l’économie, qui s’appuie sur les données, les théories et le jugement économiques. Cette fois-ci, il a fallu procéder par itération, chaque soubresaut des marchés financiers, ou chaque rapport faisant état d’un autre pays aux prises avec l’épidémie, nous obligeant à revoir nos hypothèses, car nous tentions de dresser le portrait le plus clair possible d’une conjoncture en rapide évolution.

Il faudra quelques mois avant de pouvoir dresser un bilan exact des dommages que la COVID-19 aura causés au Canada et à d’autres économies du monde. Nous croyons que ces dommages seront considérables à court terme – provoquant au Canada et possiblement ailleurs la première récession depuis la crise financière de 2008, même si les gouvernements prennent d’importantes mesures pour maintenir la confiance des entreprises et venir en aide aux travailleurs touchés. Comme toutes les périodes difficiles, toutefois, la crise actuelle ne durera qu’un temps. Actuellement, nous prévoyons que la conjoncture économique au deuxième semestre de 2020 sera meilleure qu’en début d’année, car le pire de l’épidémie devrait être derrière nous, tandis que les politiques coordonnées des gouvernements auront rétabli la confiance.

Faits saillants de nos prévisions :

  • Le Canada connaîtra une récession technique en 2020, alors que l’activité économique se contractera au deuxième et au troisième trimestres de l’année. Ce ralentissement limitera la croissance à 0,2 % pour l’ensemble de l’année 2020, ce qui représente un recul marqué par rapport à la croissance de 1,6 % de l’an dernier. Les prévisions économiques pour les États-Unis, l’Europe et le Royaume-Uni sont également pessimistes.
  • Les banques centrales prendront d’autres mesures rigoureuses pour soutenir les conditions financières. De leur côté, les gouvernements prendront sans doute des mesures correctives, mais on n’en connaît pas encore l’ampleur ni le calendrier d’application.
  • Il y aura certainement des pertes d’emplois au Canada, particulièrement dans les secteurs fortement exposés, mais elles devraient être temporaires. Pour le secteur de l’énergie, toutefois, la chute des prix du pétrole devrait avoir des répercussions importantes.
  • Nous estimons que l’impact de la COVID-19 s’atténuera après le premier semestre, mais les faibles prix du pétrole ralentiront le rétablissement de l’économie canadienne durant le reste de l’année.


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