La Banque du Canada abaisse les taux d’intérêt et souligne les risques de baisse
Par Claire Fan
- La Banque du Canada a réduit le taux du financement à un jour de 25 points de base. Cette troisième baisse d’affilée du même ordre s’ajoute à celles de juin et de juillet. Cette décision est conforme aux prévisions du marché et à nos propres attentes avant l’annonce.
- Le gouverneur Macklem a de nouveau adouci le ton dans sa déclaration préliminaire pour la conférence de presse. Cet adoucissement souligne une réorientation de la banque centrale, dont l’attention est désormais centrée sur un affaiblissement graduel de l’économie qui renforce les pressions à la baisse sur l’inflation. La Banque du Canada a réitéré qu’il était raisonnable de s’attendre à d’autres réductions dans la mesure où les données confirment les attentes.
- Jusqu’à présent, les données vont dans ce sens. Comme la banque centrale l’a mentionné dans la déclaration préliminaire, de nombreuses mesures différentes de l’inflation se rapprochent toutes des niveaux « normaux » observés avant la pandémie. Par conséquent, les préoccupations relatives à l’inflation sont de plus en plus reléguées à l’arrière-plan.
- En juillet, la Banque du Canada prévoyait que l’inflation de base (moyenne de l’IPC-tronq et de l’IPC-méd) diminuerait pour s’établir à 2,5 % d’une année sur l’autre au troisième trimestre. Les dernières mesures en juillet indiquaient une moyenne de 2,6 %.
- À l’avenir, la banque centrale a beau ne pas souhaiter une inflation élevée, elle s’inquiéterait aussi de plus en plus d’une inflation inférieure à la cible, qui reflète la hausse des risques de chute de l’économie et de l’inflation par rapport aux dernières prévisions de la banque centrale.
- En fait, comme l’a indiqué la Banque du Canada, l’économie canadienne est restée en situation d’offre excédentaire au deuxième trimestre : la croissance trimestrielle annualisée du PIB s’est établie à 2,1 % et a été une fois de plus inférieure au potentiel de croissance du PIB (estimé par la banque centrale à 2,4 % pour 2024), alors que la forte hausse de la population gonfle l’offre de main-d’œuvre disponible.
- Entre-temps, la demande de personnel au Canada a ralenti et a du mal à suivre l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre. La Banque du Canada est donc portée à croire que la croissance des salaires, qui demeure forte (surtout compte tenu des données médiocres sur la productivité du travail), continuera de diminuer au cours de la période à venir.
Conclusion :
Après la troisième baisse consécutive des taux d’intérêt par la Banque du Canada en septembre, le taux du financement à un jour est encore relativement élevé (restrictif), en particulier dans un contexte de ralentissement de la croissance économique qui devrait maintenir l’inflation sur une trajectoire descendante. En dépit d’une augmentation persistante des prix dans certains segments (habitation et « certains » autres services), la Banque du Canada a nettement changé de ton en raison de son inquiétude face à l’affaiblissement graduel, mais constant, de l’économie. D’ailleurs, la croissance au troisième trimestre semble déjà destinée à être inférieure à la prévision de 2,8 % formulée par la banque centrale en juillet. Nous continuons de nous attendre à ce que la Banque du Canada décrète une autre baisse de taux en octobre.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.