Grâce à son littoral océanique le plus long au monde, le Canada possède une ressource remarquable qui unit les intérêts commerciaux et environnementaux de nombreuses façons.

Que ce soit pour l’absorption du dioxyde de carbone, pour la régulation de la température ou du fait que 90 % de nos exportations sont expédiées par voie maritime, il est impossible de surestimer l’importance de l’océan pour nos écosystèmes et notre économie.

Toutefois, la façon dont nous envisageons et gérons ces ressources océaniques doit être repensée.

Kate Moran et Julie Angus, qui s’y connaissent en la matière, croient toutes deux que le Canada peut devenir une importante économie bleue en soutenant les nouvelles technologies, les entrepreneurs et les solutions durables.

Mme Angus a traversé l’Atlantique à la rame en 2006 avant de cofonder une entreprise de technologies propres, Open Ocean Robotics, qui utilise des bateaux autonomes pour recueillir des données sur l’océan. Mme Moran est titulaire d’un doctorat en génie océanique de l’Université Dalhousie et a agi à titre de conseillère au sein de l’administration Obama concernant des sujets liés aux sciences de la mer. Elle est maintenant à la tête d’Ocean Networks Canada, l’observatoire océanique câblé le plus vaste et le plus évolué au monde.

Les entreprises des deux femmes ont déjà lancé des technologies innovatrices visant à mapper, à surveiller et à analyser des données océaniques aux fins d’applications commerciales et scientifiques. Les programmes de commercialisation et les programmes accélérateurs universitaires peuvent aider les entrepreneurs et les scientifiques à bâtir encore plus de technologies, disent-elles, et les gouvernements peuvent soutenir directement le secteur par l’intermédiaire de leurs programmes d’approvisionnement, alors que les technologies et les données océaniques deviennent de plus en plus importantes pour l’économie, l’environnement et la défense.

Le Canada peut devenir un chef de fil mondial en matière d’avenir océanique. Mme Angus et Mme Moran sont toutes deux d’avis qu’il est temps d’investir dans cet avenir.

Éléments à retenir

1. Il est essentiel de veiller à la santé des océans pour bâtir un avenir durable.

L’océan absorbe 90 % de la chaleur excédentaire de la planète, produit plus de la moitié de l’oxygène dans le monde et absorbe près de 30 % du dioxyde de carbone libéré dans l’atmosphère. Les océans sont d’une importance critique pour notre survie et présentent de formidables occasions d’innovation et de croissance économique.

2. Le Canada a ce qu’il faut pour montrer la voie en matière d’approche à l’égard des océans.

D’ici 2030, l’économie océanique mondiale devrait valoir trois billions de dollars US selon l’OCDE, et Mme Moran croit qu’elle est susceptible de valoir encore davantage. De plus, elle est d’avis que le Canada possède le littoral, l’expertise technique et le savoir-faire dans des domaines complémentaires comme l’intelligence artificielle pour saisir des occasions économiques dans les domaines de la gestion de l’aquaculture à émissions négatives de carbone, de l’infrastructure d’énergie océanique renouvelable, des technologies autonomes de la mer et des systèmes de transport maritime net nul.

3. Les communautés autochtones ont aussi un rôle à jouer dans la durabilité océanique

Puisqu’elles habitent des secteurs importants des trois côtes du Canada. Renommées pour leurs capacités de protection des terres, ces communautés devraient jouer un rôle de premier plan dans le secteur océanique du Canada. En mettant des technologies à la disposition des populations autochtones, nous pouvons favoriser une collaboration en vue d’un avenir durable pour notre pays et pour les océans.

4. Pour ce faire, nous devons récolter les abondantes données que recèlent les océans.

Les océans recouvrent 70 % de notre planète et de cette proportion, 80 % n’ont toujours pas fait l’objet d’exploration, d’observation ou de mappage. Grâce aux avancées technologiques, nous sommes plus prêts que jamais à cerner et à analyser les tendances océaniques. La collecte de données en temps réel peut nous aider à mieux comprendre les écosystèmes océaniques et les effets des changements climatiques, ainsi qu’à protéger l’Arctique et à freiner la pêche illégale.

5. Il faut attirer plus d’innovateurs vers le domaine maritime.

Mme Angus croit que les incubateurs et les accélérateurs universitaires sont cruciaux pour lancer la prochaine vague d’innovations. Elle estime toutefois que nous devons favoriser davantage la collaboration entre les entrepreneurs, l’industrie au sens large et le gouvernement. Mme Moran et l’Ocean Networks Canada ont déjà commencé à établir des liens avec des entreprises des secteurs gazier et pétrolier qui voient la nécessité du développement océanique durable.

 

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