Bon nombre de petites entreprises canadiennes n'étaient pas prêtes à faire face à la dévastation économique que la COVID-19 a causée vers la mi-mars.

Une étude réalisée vers la fin du mois d’avril auprès des petites entreprises clientes de RBC a révélé que les deux tiers d’entre elles avaient perdu au moins la moitié de leurs revenus et que neuf de ces entreprises sur dix ignoraient ce que l’avenir leur réservait.

Selon un nouveau rapport de Leadership avisé RBC intitulé Petite entreprise, grand virage, les petites entreprises ont enregistré presque deux fois plus de pertes d’emploi que les moyennes et grandes entreprises.

Au Canada, les petites entreprises génèrent 42 % du PIB et joueront un rôle crucial dans la reprise économique. Or, d’après les données publiées par la Banque de développement du Canada, plus de la moitié d’entre elles n’ont pas les moyens technologiques nécessaires pour tirer leur épingle du jeu dans le monde actuel.

Lori Darlington, vice-présidente, Petite entreprise et partenariats stratégiques à RBC, connaît bien les énormes pressions que subissent les petites entreprises. À son avis, néanmoins, les entrepreneurs possèdent deux super-pouvoirs, la foi et la conviction, qui les aideront non seulement à résister, mais aussi à prospérer. Lors d’un balado Les innovateurs RBC, Lori Darlington s’est entretenue avec quatre entrepreneurs sur la manière dont les petites entreprises se métamorphosent afin de s’adapter à l’économie virtuelle.

« La créativité et l’innovation provoquées par la crise ne cessent de m’étonner », affirme Lori Darlington.

Joanna Griffiths, fondatrice de Knix, un fabricant de sous-vêtements situé à Toronto, a notamment profité du confinement pour miser sur le numérique. Knix a créé des séances d’essayage virtuelles et a pris le pari de tenir sa vente d’entrepôt annuelle en ligne.

« Nous avons vendu plus d’articles en 60 minutes que pendant la journée du vendredi fou l’an dernier, au cours de laquelle nous avions pourtant battu un record », déclare Mme Griffiths.

« Pour moi, cela en dit très long sur la puissance du commerce électronique. »

C’est sans doute pourquoi Shopify est temporairement devenue la première société du Canada, en fonction de la capitalisation boursière.

Nous pourrions penser que la crème glacée est l’un des secteurs d’activité les moins exportables en ligne. Pourtant, Chaeban Ice Cream de Winnipeg a décidé de relever le défi. Joe Chaeban et ses associés ont lancé un service d’abonnement au moyen de la plateforme Shopify : les clients peuvent commander des litres de crème glacée qui sont livrés directement à domicile.

« Après avoir frôlé la faillite, notre entreprise est maintenant florissante, explique-t-il, en soulignant que la subvention salariale du gouvernement fédéral lui a par ailleurs donné un bon coup de main. On pourra très difficilement attirer les clients dans les boutiques. Nous devions trouver une autre solution. »

Alors, comment les entrepreneurs et les propriétaires de petites entreprises peuvent-ils s’adapter ? Voici cinq points à retenir.

1. Tirez le maximum des technologies numériques.

La pandémie de COVID a accéléré l’adoption des technologies numériques, surtout chez les consommateurs plus réticents à sortir de la maison. Internet ne constitue pas seulement un autre moyen de rejoindre les consommateurs ; il comporte également des avantages supplémentaires en offrant une expérience personnalisée et des économies de coûts.

« Il n’a jamais été aussi facile d’exercer ses activités en ligne, affirme Mme Darlington. Il existe aujourd’hui une foule de solutions clés en main qui n’existaient pas avant pour aider les petites entreprises à faire le saut. »

2. Voyez l’expérience client autrement.

Si vos activités reposent sur les interactions en personne avec les clients, il est possible de recréer cette expérience, sans présence physique, comme l’a fait l’entrepreneuse de Calgary Denise Kruger. Elle a organisé des séances en direct sur Facebook pour son entreprise de revente, Style Encore, dans lesquelles elle présentait les articles disponibles.

« J’avais l’impression d’être sur la chaîne Shopping Network ! Je décrivais les articles et discutais avec les clients ; selon eux, c’était un petit plaisir coupable », raconte-t-elle.

3. Envisagez plusieurs scénarios.

Au moment de relancer leurs activités, les propriétaires doivent avoir une idée de leur situation financière à venir, soutient Lori Darlington, d’autant plus que bon nombre de leurs processus commerciaux de base auront changé. Par exemple, de quoi aurez-vous besoin si vous êtes autorisé à redémarrer seulement la moitié de votre capacité ? Aurez-vous suffisamment de clients pour être rentable ?

4. Communiquez non seulement avec vos clients, mais également avec vos employés. Et faites-le souvent.

En vue de réduire l’incertitude et d’augmenter la confiance nécessaire pour survivre à la crise, les entreprises ont besoin de garder leurs parties prenantes bien informées de ce qu’il se passe. Assurez-vous que les clients et les employés se sentent en sécurité à l’idée de revenir travailler ou faire des achats.

5. Prenez un virage mondial.

Vous pouvez accéder au monde entier sans quitter votre foyer. La force des technologies numériques est qu’elles permettent aux entreprises de franchir les limites de leur quartier et d’atteindre un bien plus grand nombre de consommateurs.

Prenez l’exemple de Sareena Nikolai : la crise de la COVID a été une « bénédiction déguisée » pour Soul Studio, son centre de conditionnement physique, situé à Vernon, en Colombie-Britannique. Depuis le mois de mars, Mme Nikolai a organisé des centaines de séances d’entraînement en ligne en direct et compte même maintenant des clients en Australie et au Brésil. Elle donne maintenant l’occasion à ses membres de se joindre à elle lors de séances d’entraînement en ligne, créant une véritable synergie entre les mondes physique et virtuel.

Aussi difficile que soit la situation actuelle, des occasions se présenteront au cours des mois et des années à venir pour les entrepreneurs en quête de nouvelles façons de métamorphoser leur entreprise. Les temps sont durs. Mais pour beaucoup, le moment est tout indiqué pour changer.
 

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