En octobre, les acheteurs canadiens ne se sont pas contentés de prendre la température du marché : ils se sont aussi donné pour mission de conclure des transactions. Et nombre d’entre eux y sont parvenus, ce qui a fait bondir les reventes de logements de 7,7 % par rapport à septembre, soit la plus forte hausse mensuelle depuis décembre 2023.

Les baisses consécutives du taux directeur de la Banque du Canada (qui totalisent 125 points de base jusqu’à présent) ont sans aucun doute contribué à la dynamique. La réduction des coûts d’emprunt a également donné le signal d’un changement imminent dans l’orientation du marché après deux ans de marasme.

Nous pensons aussi que la forte augmentation du nombre de logements à vendre depuis juin a déclenché un effet domino. La hausse de 8,5 % des nouvelles inscriptions entre juin et septembre a contribué à stimuler l’activité, et a amené de nombreux vendeurs pressés à réaliser leur propre achat avant ou pendant la conclusion de la vente. Cette dynamique a probablement favorisé la rotation sur le marché en octobre.

Toutefois, il n’est pas certain que la hausse se poursuivra au cours de la période à venir. Les nouvelles inscriptions ont fléchi de 3,5 % en octobre par rapport à septembre et le nombre total d’inscriptions en cours a diminué de 2,8 %.

La forte progression de la revente et la diminution de l’offre le mois dernier ont considérablement resserré les conditions du marché dans l’ensemble du pays. Le ratio ventes/nouvelles inscriptions – une mesure de la pression exercée sur les prix – a atteint son plus haut niveau depuis 16 mois. Le ratio actuel de 0,58 correspond à un marché généralement équilibré et laisse présager une augmentation modérée des prix s’il se maintient près de ce niveau.

Toutefois, la hausse antérieure des stocks dans les principaux marchés, surtout à Toronto et à Vancouver, a contribué fortement au maintien des prix en octobre. La référence, à savoir l’indice composite national des prix des propriétés MLS, a peu varié, s’établissant à 716 800 $, en baisse de seulement 0,1 % par rapport à septembre. L’indice de référence est resté proche de ce niveau toute l’année.

Les conditions de l’offre et de la demande semblent désormais équilibrées en Ontario et en Colombie-Britannique, après un épisode de marché d’acheteurs cet été. Cela contribuera à stabiliser les prix, mais de nouvelles baisses à court terme sur le marché des copropriétés à Toronto sont probables en raison de problèmes d’écoulement liés à l’achèvement de nouvelles unités.

La situation est beaucoup plus tendue dans les Prairies, au Québec et dans certaines parties des provinces de l’Atlantique. Dans ces régions, les prix continuent, pour l’essentiel, de progresser modérément. Cela dit, la forte augmentation du nombre de nouvelles inscriptions depuis l’été a freiné l’envolée des prix à Calgary, entraînant la première baisse mensuelle depuis près de deux ans. Edmonton s’impose aujourd’hui comme le marché le plus dynamique au Canada, avec Montréal qui fait également la course en tête. Ces deux marchés ont enregistré d’importantes hausses de prix en octobre.

Le marché du logement au Canada a retrouvé les niveaux d’activité d’avant la pandémie, le nombre de reventes ayant atteint 520 000 unités le mois dernier. Seuls la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick ne se sont pas encore complètement rétablis, mais ce n’est probablement qu’une question de mois.

Nous prévoyons d’autres baisses de taux d’intérêt. De plus, les prochains changements aux règles concernant les hypothèques assurées contribueront à maintenir les ventes et la demande de logements à un niveau élevé. Il n’en reste pas moins que le grand bond d’octobre sera difficile à reproduire dans les prochains mois. Pendant un certain temps, de nombreux acheteurs potentiels continueront d’avoir de la difficulté à accéder à la propriété, surtout dans les grands marchés les plus coûteux comme Toronto et Vancouver. Nous prévoyons que les prix évolueront généralement à la hausse dans les mois à venir, notamment l’année prochaine lorsque le cycle d’assouplissement de la Banque du Canada sera plus avancé. Les marchés de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, où les logements sont plus chers, pourraient être à la traîne par rapport aux autres provinces en raison de la gravité des problèmes d’accessibilité.

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